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Voici un résumé du point de situation de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) concernant la surveillance des événements indésirables faisant suite à une vaccination contre la covid 19. Sont répertoriés les événements indésirables d'un nouveau type apparus du 31/12/2021 au 13/01/2022.
Remarque liminaire sur l'interprétation des données de sécurité vaccinale publiées par l'ANSM.
Globalement, le nombre d'événements indésirables suivant la vaccination est très faible quand on le rapporte au nombre très élevé de personnes vaccinées. La publication régulière des données de surveillance des événements indésirables post-vaccinaux est un gage de transparence. Pour autant, un événement indésirable post-vaccinal n'est pas synonyme d'effet indésirable imputable au vaccin, même si les deux termes sont souvent utilisés indifféremment. Rappelons que si, à une date donnée, un million de personnes recevait un placebo (préparation inactive que l'on substitue à un médicament) au lieu d'un vaccin, on pourrait observer dans les six semaines suivantes 1 à 7 décès, 2 à 5 cas de syndrome de Guillain-Barré et 30 à 90 cas de névrite optique ; pour 10.000 femmes enceintes, le chiffre attendu d'avortements spontanés est de 170. Ces chiffres moyens sont probablement très variables selon le temps et le lieu. Ainsi, le syndrome de Guillain-Barré pouvant survenir au décours d'une grippe, la fréquence de ce syndrome est-elle probablement plus élevée dans un contexte d'épidémie de grippe. Ces données montrent que le développement d'une maladie après administration d'un vaccin, parfois considéré comme la preuve de l'imputabilité de la vaccination, est en réalité le plus souvent une coïncidence temporelle (voir cet article).
Les événements indésirables post-vaccinaux sont très similaires et font l'objet d'un suivi coordonné pour les deux vaccins à ARNm autorisés (Comirnaty et Spikevax).
1. Comirnaty (Pfizer-BioNTech)
Aucun nouveau signal ou événement sur la période.
1.1. Suivi spécifique des effets indésirables rapportés après une dose de rappel
Depuis le 27 novembre 2021, le rappel vaccinal est ouvert à tous les adultes. Celui-ci doit se faire avec un vaccin à ARNm : vaccin Comirnaty ou Spikevax pour les personnes de 30 ans et plus, vaccin Comirnaty pour les personnes de moins de 30 ans.
Au 13 janvier 2022, plus de 19,7 millions de doses de rappel ont été administrés et 615 cas graves ont été rapportés depuis le début des rappels vacinaux. Aucun signal spécifique n'a été identifié chez les personnes ayant eu une dose de rappel. Le profil des effets indésirables rapportés est similaire à celui rapporté dans une population comparable.
Des cas d'hypersensibilité, dont un possible cas de choc anaphylactique, ont été rapportés chez des patients n'ayant pas présenté de problème spécifique après la première et la deuxième injection du vaccin Comirnaty. Ces cas, même peu nombreux, interrogent le comité sur la différence de surveillance entre des patients qui reçoivent une première et deuxième injection, et ceux qui reçoivent la dose de rappel.
1.2. Suivi spécifique des effets indésirables rapportés chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans inclus
1.2.1. Signaux potentiels ou événements déjà sous surveillance
- PIMS (syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique) : 9 cas de PIMS ont été déclarés depuis le début du suivi. Ils sont survenus chez des personnes de 12 à 16 ans , 8 garçons et 1 fille dans des délais allant de 4 jours à 42 jours. 5 cas sont survenus après la première dose et 4 cas après la deuxième dose. L'ensemble des cas sont rétablis. Cet événement continue de faire l'objet d'une surveillance particulière.
1.3. Suivi spécifique des effets indésirables rapportés chez les femmes enceintes et allaitantes
1.3.1. Nouveaux événements sur la période à surveiller
- Contractions utérines : 24 cas de contractions utérines ont été déclarés depuis le début du suivi. La grande majorité des cas sont survenus dans un délai inférieur ou égal à 3 jours après l'injection. Parmi l'ensemble des cas, 12 sont survenus après la première injection, 11 après la deuxième injection et 1 cas était non renseigné. Parmi les 24 cas, 13 ont une chronologie compatible avec le rôle du vaccin et aucun facteur de risque de contractions utérines identifié. Le nombre de cas de contractions utérines rapportés reste très faible. De plus, parmi les cas qui pourraient suggérer un lien avec la vaccination, l'évolution a été favorable. Les données de la littérature sont assez limitées sur ce sujet. En revanche, les données sur le risque de naissance prématurée qui pourrait être une complication de ces contractions sont rassurantes ( Lipkind et al). Cet événement continue de faire l'objet d'une surveillance attentive commune aux vaccins ARNm. Cet événement ne remet pas en cause la balance bénéfice/risque largement en faveur de la vaccination des femmes enceintes, quel que soit le trimestre, au regard des risques en cas d'infection à SARS-CoV-2 pour la mère et l'enfant à naitre.
Conclusion : depuis le début de la vaccination, 132 892 cas d'effets indésirables ont été analysés par les CRPV rapporteurs (Bordeaux, Marseille, Strasbourg et Toulouse). Au total, plus de 101 475 400 injections ont été réalisées au 13 janvier 20221. La majorité des effets indésirables sont attendus et non graves. Voir les Effets indésirables de ce vaccin.
2. Spikevax (Moderna)
Aucun nouveau signal identifié sur la période.
2.1. Nouveaux événements sur la période à surveiller
- Thyroïdite : 15 cas de thyroïdites ont été déclarés dont 8 cas graves depuis le début du suivi avec un âge moyen de 44,4 ans et un délai de survenue moyen de 13,4 jours après l'injection. Ces cas sont survenus chez 9 femmes et 6 hommes. Ces cas sont rétablis ou en cours de rétablissement pour 7 d'entre eux et non résolus pour 8 cas au moment de la déclaration. Cet événement fait l'objet d'une surveillance particulière. En cas de douleurs cervicales, gonflement du cou, fatigue intense ou palpitations post- vaccination, il est recommandé aux professionnels de santé de rechercher une possible thyroïdite.
- Troubles musculo-squelettiques : une augmentation des cas de troubles musculo-squelettiques persistants a récemment été observée après la primo-vaccination (persistance des troubles au-delà de 3 semaines après les premiers symptômes de douleurs articulaires). Depuis le 3 décembre 2021, 69 cas de troubles musculo-squelettiques ont été déclarés dont 15 cas graves avec un âge moyen de 51,4 ans et un délai de survenue moyen de 8,8 jours. Ces cas sont survenus chez 43 femmes et 26 hommes. Ces cas sont résolus ou en cours de rétablissement pour 29 cas, non résolu pour 35 cas et d'évolution inconnue pour 5 cas. En cas de persistance des symptômes, un bilan de santé est recommandé. Cet événement fait l'objet d'une surveillance particulière.
- Vascularite systémique à anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) : deux cas de vascularite à ANCA ont été déclarés depuis le début du suivi chez des personnes sexagenaires et octagénaires, dont les premiers symptômes sont apparus au bout d'un jour pour un cas et 6 semaines pour l'autre cas. Un cas est survenu après la première dose et un cas après la deuxième dose. Des cas issus de la littérature ainsi que des cas retrouvés dans la base de pharmacovigilance européenne conduisent à surveiller particulièrement cet événement.
- Thrombose veineuse cérébrale : 9 cas de thrombose veineuse cérébrale ont été notifiés depuis le début du suivi avec un âge moyen de 44,7 ans et un délai de survenue moyen de 19,2 jours. Ces cas sont survenus chez 5 femmes et 4 hommes. Parmi ces cas, 6 sont rétablis ou en cours de rétablissement, 2 ne sont pas rétabli et une personne est décédée. A ce stade, aucun lien avec la vaccination n'est établi. Cet événement fait l'objet d'une surveillance particulière.
2.2. Suivi spécifique des effets indésirables rapportés après une troisième dose ou dose de rappel
Depuis le 27 novembre 2021, le rappel vaccinal est ouvert à tous les adultes. Le rappel vaccinal doit se faire avec un vaccin à ARNm (Comirnaty ou Spikevax pour les personnes de 30 ans et plus, Comirnaty pour les personnes de moins de 30 ans).
Au 13 janvier 2022, plus de 8,2 millions de doses de rappel ont été administrés et 145 cas graves ont été rapportés depuis le début des rappels vaccinaux. Aucun signal spécifique n'a été identifié chez les personnes ayant eu une dose de rappel. Le profil des effets indésirables rapportés est similaire à celui rapporté dans une population comparable.
2.3. Suivi spécifique des effets indésirables rapportés chez les femmes enceintes et allaitantes
2.3.1. Nouveaux événements sur la période à surveiller
- Contractions utérines : 5 cas de contractions utérines ont été déclarés depuis le début du suivi. Pour ces 5 cas, les contractions utérines sont survenues dans un délai inférieur ou égal à 3 jours. Trois cas sont survenus après la première injection et 2 cas après la deuxième injection. Parmi les 5 cas, 3 ont une chronologie compatile avec le rôle du vaccin et aucun facteur de risque de contractions utérines identifié. Le nombre de cas de contractions utérines rapportés reste très faible. De plus, parmi les cas qui pourraient suggérer un lien avec la vaccination, l'évolution a été favorable. Les données de la littérature sont assez limitées sur ce sujet. En revanche, les données sur le risque de naissance prématurée qui pourrait être une complication de ces contractions sont rassurantes (Lipkind et al). Cet événement continue de faire l'objet d'une surveillance attentive commune aux vaccins ARNm. Cet évènement ne remet pas en cause la balance bénéfice/risque largement en faveur de la vaccination des femmes enceintes, quel que soit le trimestre, au regard des risques en cas d'infection au Covid-19 pour la mère et l'enfant à naitre.
Conclusion : depuis le début de la vaccination avec le vaccin Spikevax (Moderna), 19 344 cas d'effets indésirables ont été analysés par les CRPV rapporteurs (Lille et Besançon). Au total, plus de 20 577 900 injections ont été réalisées au 13 janvier 2022. Depuis le 8 novembre 2021, l'utilisation du vaccin Spikevax est réservée aux personnes de 30 ans et plus. Un grand nombre de cas concerne des réactions retardées locales non graves. Voir les Effets indésirables de ce vaccin.
3. Vaxzevria (AstraZeneca)
Aucun nouveau signal ou événement sur la période.
3.1. Signaux confirmés
- Syndromes pseudo-grippaux : l'EMA a conclu à l'existence d'un lien entre le vaccin Vaxzevria et la survenue de syndrome pseudo-grippaux. La mention de cet effet indésirable figure dans le RCP et la notice de ce vaccin.
- Myélite transverse : l'EMA a conclu à l'existence d'un lien entre le vaccin Vaxzevria et le risque de myélite transverse. La mention de cet effet indésirable, figure désormais dans le RCP et la notice de ce vaccin.
Conclusion : depuis le début de la vaccination avec le vaccin Vaxzevria, 28 533 cas d'effets indésirables ont été analysés par les CRPV rapporteurs (Amiens et Rouen). La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées). Depuis le 19 mars 2021, l'utilisation du vaccin Vaxzevria est réservée aux personnes de 55 ans et plus. Au total, plus de 7 844 000 injections ont été réalisées au 13 janvier 2022. Voir les Effets indésirables de ce vaccin.
4. COVID-19 Vaccine Janssen
Aucun nouveau signal ou événement sur la période.
4.1. Signaux confirmés
- Thromboembolie veineuse : l'EMA a conclu à l'existence d'un lien entre le vaccin Janssen et le risque de thromboembolie veineuse. La mention de cet effet indésirable, figure désormais dans le RCP et la notice de ce vaccin.
- Myélite Transverse : l'EMA a conclu à l'existence d'un lien entre le vaccin Janssen et le risque de myélite transverse. Cet effet indésirable est désormais mentionné dans le RCP et la notice de ce vaccin.
Conclusion : depuis le début de la vaccination, un total de 1 307 cas ont été analysés par les CRPV rapporteurs (Lyon et Grenoble). La majorité des effets indésirables sont non graves, attendus et d'évolution favorable, en particulier des effets de réactogénicité (par exemple des malaises). La vaccination avec le vaccin Janssen a débuté en France le 24 avril 2021 chez les personnes âgées de plus de 55 ans. Au total, plus de 1 075 700 injections ont été réalisées au 13 janvier 2022. Voir les Effets indésirables de ce vaccin.
5. Bilan des vaccinations effectuées
Plus de 7 204 200 injections ont été réalisées du 31/12/2021 au 13/01/2022.
Au total, plus de 130 973 300 injections ont été réalisées au 13/01/2022, réparties comme ceci selon le vaccin :
- Comirnaty (BioNTech-Pfizer) : 101 475 400.
- Spikevax (Moderna) : 20 577 900.
- Vaxzevria (AstraZeneca) : 7 844 000.
- COVID-19 Vaccine Janssen : 1 075 700.
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