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Risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral après COVID-19 : les liens se resserrent

Une étude, récemment publiée dans le Lancet et qui s’est appuyée sur les données de grands registres suédois, montre une association entre la COVID-19 et un risque ultérieur augmenté d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux.
 

Patricia Thelliez 09 septembre 2021 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Une association fortement suggérée (illustration).

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Résumé :
Les relations entre COVID-19 et système cardio-vasculaire ont été particulièrement relayées dans la littérature scientifique depuis le début de la pandémie COVID-19, qu'il s'agisse de physiopathologie (lien avec le récepteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, atteinte endothéliale, etc.) ou de clinique (myocardites, notamment chez les sportifs, thromboses, etc.).

Une équipe suédoise s'est penchée sur le rôle éventuel de l'infection par le SARS-CoV-2 dans la survenue des événements cardiovasculaires majeurs que sont les infarctus du myocardes (IDM) et les accidents vasculaires cérébraux (AVC), en s'appuyant sur les données de milliers de patients renseignées dans les registres de leur pays.

Ils ont ainsi pu mettre en évidence une augmentation des IDM et des AVC au cours des deux semaines suivant une déclaration d'infection par le SARS-CoV-2.


Depuis le début de la pandémie, plusieurs rapports et de petites études ont fait état de manifestations cardiovasculaires et thrombotiques chez des patients ayant été atteints d'une COVID-19 (voir les références des actualités Vidal correspondantes en fin d'article). De plus, on sait que les infections sont, plus généralement, pourvoyeuses de telles complications.

Plusieurs milliers de dossiers étudiés issus de registres suédois
Pour permettre de mieux cerner cette question, une équipe suédoise, I Katsoularis, O Fonseca-Rodríguez et al., a mis à profit plusieurs registres nationaux et notamment celui de tous les patients ayant été enregistrés comme COVID-19 positifs en Suède entre le 1er février et 14 septembre 2020.

Pour quantifier le risque d'infarctus du myocarde (IDM) et d'accident vasculaire cérébral (AVC) éventuellement associé à une infection par le SARS-CoV-2, ils ont utilisé deux approches :

  • la « méthode de la série de cas » (self-controlled case series ou SCCS), dans laquelle chaque cas notifié dans le registre suédois était son propre témoin ;
  • une étude cas-témoins, dans laquelle chaque cas a été comparé à 4 témoins non infectés par le virus.


La première étude a permis de déterminer l'IRR (incidence rate ratio) d'un premier IDM ou AVC suivant une COVID-19, comparativement à une autre période dite témoin, et la seconde, le risque de ce type d'événement cardiovasculaire dans les deux semaines suivant l'infection, par rapport à celui de sujets témoins appariés sur l'âge, le sexe et le lieu de résidence.

La date de l'IDM ou de l'AVC était celle de la consultation ou de l'hospitalisation pour ces accidents cardiovasculaires, date pouvant être facilement extraite des registres. En revanche, la détermination de la date de l'infection par le SARS-CoV-2 était moins aisément identifiable, l'inscription dans la base pouvant correspondre à différents items : date du prélèvement, du début des symptômes, du diagnostic, etc. (éléments renseignés en ambulatoire ou lors d'une hospitalisation).
Les auteurs ont donc estimé un J0 à partir de ces données et ont choisi de réaliser deux analyses, l'une excluant ce J0 et l'autre non. La première approche a eu pour objectif de limiter l'inclusion de patients COVID-19 positifs à l'admission pour un IDM ou un AVC ce qui aurait pu constituer un biais.

Ce travail a porté sur 86 742 patients infectés par le SARS-CoV-2 et 348 481 témoins.

Un risque au moins multiplié par 3 la semaine suivant une infection COVID-19
Il en ressort que, en excluant J0 de la période de risque, les IRR d'IDM étaient, respectivement, de 2,89 (IC95 % : 1,51-5,55) la première semaine après l'infection et de 2,53 (1,29-4,94) la deuxième semaine, contre 1,6 (0,84-3,04) les semaines 3 et 4 suivant la COVID-19.
Les IRR correspondants pour les AVC étaient de 2,97 (1,71-5,15) la première semaine, de 2,8 (1,6-4,88) la deuxième et de 2,1 (1,33-3,32) les semaines suivantes.

Dans l'étude cas-témoins, toujours en excluant le J0, l'odds ratio (OR) était de 3,41 (1,58-7,36) pour les IDM et de 3,63 (1,69-7,8) pour les AVC au cours de deux semaines postérieures à une COVID-19.

Dans l'analyse incluant J0, date estimée de l'infection, les résultats donnent des chiffres encore supérieurs au cours de la première semaine avec un IRR de 8,44 (5,45-13,08) en cas d'IDM et de 6,18 (4,06-9,42) lorsqu'il s'agissait d'un AVC. De même, les odds ratios étaient, respectivement, de 6,61 (3,56-12,2) et 6,74 (3,71-12,2) au cours des deux semaines suivant ces accidents cardiovasculaires.

Pour conclure, ce travail, le premier à avoir été mené sur un très grand nombre de patients, suggère donc fortement que la COVID-19 est un facteur de risque d'IDM et d'AVC et que ces événements cardiovasculaires font partie du tableau clinique de la COVID-19. Des données, qui, selon les auteurs, constituent un argument de plus en faveur de la vaccination.

©vidal.fr

Pour en savoir plus
Katsoularis I, Fonseca-Rodríguez O et al. Risk of acute myocardial infarction and ischaemic stroke following COVID-19 in Sweden: a self-controlled case series and matched cohort study. Lancet 14 août 2021 ; 398 : 599-607. Publié en ligne le 29 juillet 2021 :

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Sources

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