
Le taux de voyageurs malades varie de 15 % à 70 % selon les études, en fonction du type de voyage, des destinations et des conditions de séjour (illustration).
Paludisme : focus sur les protocoles de chimioprophylaxie et mise en garde contre des pratiques non évaluées
Les médicaments utilisables en chimioprophylaxie du paludisme (CPAP) sont listés dans un tableau, où sont par ailleurs précisées les présentations, les posologies chez l'enfant et chez l'adulte, ainsi que les modalités de prise en charge (Tableau 5, page 32).
Il est complété par un autre tableau, où sont détaillés les protocoles recommandés par zone, et selon le type de séjour (durée, saison, format) [Tableau 6, pages 35 à 47].
Les auteurs soulignent les précautions d'emploi de la chloroquine :
- pas d'utilisation chez la femme enceinte ou qui allaite, sauf en l'absence d'alternative plus sûre,
- mise en place d'une contraception chez les hommes et les femmes en âge de procréer pendant le traitement et jusqu'à 8 mois après l'arrêt du traitement,
- mise en garde contre la toxicité cardiaque associée à la chloroquine.
L'association chloroquine-proguanil dispose toujours d'une AMM mais n'est toutefois plus recommandée en raison de son efficacité limitée.
- Artemisia annua : aucune recommandation à ce jour
Selon les auteurs, on observe une consommation croissante par les voyageurs de compléments alimentaires à base d'artémisinine ou de plantes sèches d'Artemisia annua sous forme de tisane ou de gélule, en prophylaxie antipaludique.
Une certaine confusion avec les médicaments à base de dérivés synthétiques d'artémisine (cf. VIDAL Reco "Paludisme : traitement"), recommandés et utilisés dans le traitement du paludisme et faisant l'objet d'une AMM européenne, est entretenue par les promoteurs de ces compléments alimentaires et produits de phytothérapie à base d'artemisia.
Ces compléments alimentaires et produits de phytothérapie n'ont pas fait la preuve de leur efficacité ni de leur sécurité ; ils exposent également à un risque de retard de prise en charge et de paludisme grave chez les voyageurs utilisant ces produits.
La rage dans le monde : introduction d'une carte des zones endémiques
Dans le chapitre "vaccination", les auteurs ont souhaité introduire une carte du monde (source OMS, 2016) précisant les zones d'endémicité de la rage canine et de la rage humaine à transmission canine (page 24).
Sept catégories de zones sont ainsi définies :
- les zones d'endémie de la rage humaine transmise par les chiens : il s'agit de la quasi-totalité du continent africain, et du continent asiatique (à l'exception de la Russie) ;
- les zones d'endémie de rage canine (sans cas de rage humaine transmise par les chiens) ;
- les zones faisant état de cas sporadiques de rage transmise par les chiens (Brésil, Russie) ;
- les zones où la rage canine est maîtrisée (quelques cas rapportés dans des zones limitées) ;
- les zones où la rage canine est absente (Australie, Europe, Amérique du Nord) ;
- et les zones pour lesquelles on ne dispose pas d'informations.
Grossesse, allaitement et voyage
Dans la partie relative aux personnes à risque, les auteurs consacrent plusieurs pages à l'accompagnement des femmes enceintes ou allaitantes, qui doivent séjourner à l'étranger (pages 70 à 76) :
- conseils avant le voyage,
- précautions à respecter selon le mode de transport,
- point sur les vaccinations,
- protection contre les moustiques et autres arthropodes,
- prises de médicaments (paludisme, diarrhées, etc.).
COVID-19 et voyage : des enseignements pour les prochaines recommandations
S'il est trop tôt pour dresser un état des lieux de la pandémie de COVID-19 et élaborer des recommandations propres au virus SARS-CoV-2, les auteurs des recommandations sanitaires aux voyageurs ont d'ores et déjà introduit un paragraphe sur les mesures de prévention d'infections graves à transmission directe dans lequel ils rappellent (page 80) :
- l'importance des gestes barrières, notamment le lavage des mains (eau et savon, soluté hydro-alcoolique) en présence d'une suspicion d'infection chez un patient ayant séjourné à l'étranger ;
- la nécessité de respecter une distance physique ;
- le principe de protection individuelle des intervenants auprès du patient, notamment par le port de masques (FFP2), de lunettes de protection, de surblouses, etc.
- le signalement d'un cas suspect auprès de l'ARS (Agence régionale de santé).
Pour aller plus loin
Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2020, à l'attention des professionnels de santé (BEH, 19 mai 2020)
Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2020 (ministère de la Santé, mars 2020)
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