Les téléconsultations, vidéo ou par téléphone, rémunérées (illustration).
Les médecins et tous les soignants, en milieu hospitalier public ou privé comme en libéral, se sont fortement mobilisés depuis le début de l'épidémie pour répondre aux besoins de prise en charge des patients atteints de COVID-19.
Mais, en parallèle, les personnels de santé constatent une forte baisse des demandes de soins pour les pathologies hors COVID-19, situation qui conduit la Direction générale de la santé (DGS) à rappeler, dans un message d'alerte en date du 8 avril 2020, la nécessité du maintien de certains soins et examens, tant en ville qu'à l'hôpital, indispensables au regard des besoins de santé de la population.
Pour les urgences courantes autres que la COVID-19, le recours au 15 reste d'actualité.
Une organisation territoriale a été mise en place par les ARS (agences régionales de santé) pour assurer les soins essentiels, ainsi que le suivi des patients atteints d'une maladie chronique ou de troubles psychiatriques, pour les femmes enceintes et les jeunes enfants, les personnes nécessitant une intervention chirurgicale urgente, et aussi pour ceux nécessitant une prise en charge ne pouvant pas être différée, comme en cas de pathologie cancéreuse, par exemple.
Une fiche a été élaborée pour en donner les orientations générales, dans le contexte de confinement et de mobilisation des professionnels de santé pour des prises en charge de personnes atteintes du COVID-19.
Contacter les patients
Comme le souligne le Directeur général de la santé, le Pr Jérôme Salomon, dans le message d'alerte de la DGS, il est nécessaire de communiquer largement auprès de la population, afin d'expliquer que les structures de soins se sont organisées pour proposer des circuits de prise en charge différents pour les patients infectés par le SARS-CoV-2 et pour ceux qui ne le sont pas.
Concrètement, il faut rappeler que toutes les précautions sont prises pour que l'accueil des patients non porteurs du virus se fasse dans les meilleures conditions et que le risque de contamination soit évité.
La DGS compte sur les médecins pour relayer ces informations, en allant au-devant des patients de leur file active pour leur transmettre ce message. Elle estime qu'il est important que le médecin traitant ou le médecin spécialiste correspondant habituel prenne contact avec ses patients atteints de pathologie chronique les plus fragiles, pour s'assurer du suivi et détecter un risque de décompensation de la pathologie.
Pour cela, le médecin pourra entrer en contact avec le patient par téléconsultation, par vidéo ou par téléphone, et être rémunéré pour cet acte.
Le recours à la téléconsultation est en effet à privilégier, lorsque cela est pertinent et selon les règles en vigueur. Mais certains soins et examens hors infection COVID-19 ne peuvent être réalisés qu'en présentiel, en cabinet de ville, comme cela est le cas pour une échographie de suivi de grossesse ou, en établissement de santé, par exemple pour des soins de dialyse ou une intervention chirurgicale urgente.
Pour les populations les plus fragiles
La fiche du ministère des Solidarités et de la Santé détaille ainsi les mesures à prendre pour maintenir le suivi et la prise en charge des patients dans différents contextes :
- chirurgie urgente ou ne pouvant être différée ;
- maladies chroniques, avec la poursuite des consultations médicales à distance ou, si besoin, en présentiel, des examens biologiques, la délivrance des médicaments, la poursuite des soins infirmiers et des séances d'éducation thérapeutique. Trois focus sont faits sur les patients ayant un cancer, sur ceux en dialyse et sur ceux souffrant d'addictions ;
- le suivi des femmes enceintes et en post-accouchement, avec le concours des gynécologues-obstétriciens, des échographistes, des médecins généralistes, des pédiatres et des sages-femmes, notamment ;
- le suivi des jeunes enfants, dans l'objectif de maintenir une prise en charge adaptée pour prévenir tout trouble du développement et protéger les nourrissons des maladies infectieuses autres que la COVID-19, grâce aux professionnels de terrain, si besoin en lien avec les équipes spécialisées ;
- la santé sexuelle, en poursuivant les consultations pour contraception auprès des médecins et des sages-femmes, et en garantissant la continuité de l'activité d'IVG ;
- la prise en charge des femmes et des enfants victimes de violences. La fiche rappelle, en particulier, qu'un dispositif de signalement en pharmacie de ces situations d'urgence auprès des forces de l'ordre a été mis au point par le ministère de l'Intérieur en collaboration avec l'ordre national des pharmaciens. Il constitue un complément aux numéros d'appel 39 19 (Violences femmes info) et 119 (Allo enfance maltraitée) ;
- les maladies transmissibles telles que l'infection par le VIH et la tuberculose ;
- les troubles psychiques.
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Sources
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