Médecine des voyages
En Polynésie Française, une épidémie de dengue est en cours depuis le 10 avril 2019.
Au 22 juillet, 200 cas autochtones et 2 cas importés de dengue de type 2 (DEN-2) ont été confirmés.
- Tahiti est en phase d'épidémie : toutes les communes sont touchées sauf Mahaena, Afaahiti-Taravao, Pueu et Teahupoo
- Bora-Bora est en phase d'épidémie (au moins 3 cas sans lien épidémiologique) : Vaitape et Faanui sont touchées.
- Trois îles sont en phase d'alerte : Moorea (Papetoai) et Nuku-Hiva (Taiohae).
Il est conseillé aux voyageurs de se protéger des piqûres de moustiques (répulsifs, moustiquaire, diffuseurs...)
La dengue de type 2 n'ayant pas circulé dans le pays depuis l'an 2000, la population est faiblement immunisée et l'épidémie pourrait être de grande ampleur. Les personnes de moins de 20 ans ou arrivées en Polynésie française après 2000 sont les plus à risque d'être infectées.
Rappels sur la dengue :
La dengue, maladie virale due au virus de la Dengue (4 sérotypes) de la famille des Flaviviridae, transmise par une piqûre de moustique, se manifeste le plus souvent par un syndrome grippal (fièvre, douleurs musculaires, parfois éruption cutanée). La dengue peut évoluer en forme grave hémorragique. La prise d'aspirine est formellement déconseillée. Il n'existe pas de traitement médicamenteux préventif disponible contre la dengue.
Il existe :
- La fièvre dengue caractérisée par l'apparition soudaine d'une forte fièvre, de graves maux de tête, une douleur derrière les yeux et des douleurs dans les muscles et les articulations. Certains peuvent également avoir une éruption cutanée et divers degrés de saignement dans diverses parties du corps (notamment le nez, la bouche et les gencives ou des ecchymoses sur la peau). La dengue a un large spectre d'infection (asymptomatique à symptomatique). La maladie symptomatique peut varier de la dengue (DF) à la dengue plus grave de la dengue (DH).
- Fièvre hémorragique de la dengue (DHF) - est une forme plus grave, observée seulement chez une faible proportion des personnes infectées. La DHF est une maladie stéréotypée caractérisée par 3 phases; phase fébrile avec forte fièvre continue généralement inférieure à 7 jours; phase critique (fuite de plasma) d'une durée de 1 à 2 jours, généralement apparente lorsque la fièvre baisse, entraînant un choc si elle n'est pas détectée et traitée rapidement; phase de convalescence d'une durée de 2 à 5 jours avec amélioration de l'appétit, bradycardie (fréquence cardiaque lente), éruptions cutanées convalescentes (plaques blanches sur fond rouge), souvent accompagnée de démangeaisons généralisées (plus intense dans les paumes et les plantes des pieds) et de diurèse (augmentation du débit urinaire) .
- Le syndrome de choc de la dengue (DSS) - Le syndrome de choc est une complication dangereuse de la dengue et est associé à une mortalité élevée. Une dengue grave survient à la suite d'une infection secondaire avec un sérotype viral différent. Une perméabilité vasculaire accrue, associée à un dysfonctionnement du myocarde et à une déshydratation, contribue à la survenue d'un choc entraînant une défaillance multiorganique.
Il n'existe pas de traitement spécifique contre le virus. Pour les touristes européens, la prévention de la dengue passe donc par la lutte contre son vecteur Aedes albopictus. Le moyen le plus efficace pour combattre ce moustique est d'éliminer ses lieux de ponte (soucoupes, petits récipients, déchets, réservoirs, vases, pneus, etc.).
Il est conseillé aux voyageurs de se protéger des piqûres de moustique. Il convient de respecter les mesures habituelles de lutte anti-vectorielle :
- port de vêtements couvrants ;
- répulsifs anti-moustiques, contenant du DEET, sur la peau découverte ;
- vêtements et moustiquaire imprégnés d'insecticide pour la sieste et la nuit ;
- les personnes qui utilisent un écran solaire doivent appliquer le répulsif 20 minutes après l'écran solaire.
Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus de la dengue, chikungunya et virus Zika sur le territoire métropolitain, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour d'un voyage en zone à risque, il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.
Source : Direction de la santé, Polynésie Française.
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