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Nouvelle édition du calendrier vaccinal : quels changements pour 2019 ?

La nouvelle édition du calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales vient de paraître.

Ce document fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge et de leur profil de risque (populations générale ou particulières). 

En 2019, les principaux changements concernent les indications vaccinales dont un grand nombre a été mis à jour, les nouveaux vaccins et les vaccins arrêtés.
Les contre-indications médicales à la vaccination sont par ailleurs rappelées, ainsi que la stratégie vaccinale en cas de rupture ou de tension d'approvisionnement durables en vaccins.

L'ensemble de ces changements est résumé dans l'article ci-dessous.
 
13 mars 2019 Image d'une montre8 minutes icon 6 commentaires
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Le calendrier vaccinal fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge et de leur profil de risque (illustration).

Le calendrier vaccinal fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge et de leur profil de risque (illustration).


Le ministère de la Santé a publié l'édition 2019 du calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales.

Remplaçant l'édition précédente, ce document consigne l'ensemble des stratégies vaccinales en vigueur en France en 2019 : 
  • pour les vaccins obligatoires et recommandés, 
  • en population générale, ou dans les populations à risque, 
  • selon la zone géographique,
  • ainsi que les adaptations nécessaires en cas de pénurie de vaccins (chapitre 3). 
Des tableaux synoptiques de ce calendrier sont présentés à partir de la page 43. 
Leur lecture nécessite de définir au préalable quelques termes et sigles utilisés, pour une meilleure compréhension (Cf. Encadrés 1 et 2). 

Encadré 1 - Définition des termes utilisés dans le calendrier vaccinal 2019 pour les cibles vaccinales
  • Nouveau-né : de 0 à 28 jours
  • Nourrisson : de 29 jours à 23 mois 
  • Enfant : de 2 ans à 18 ans
 
Encadré 2 - Définition de quelques sigles utilisés dans le calendrier vaccinal 2019
  • DTCaP : vaccin combiné diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche à dose complète d'anatoxine diphtérique (D) et d'antigènes coquelucheux (Ca).
  • dTcaP : vaccin combiné diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche avec des doses réduites d'anatoxine diphtérique (d) et d'antigènes coquelucheux (ca).

Papillomavirus : initier la vaccination avec le nouveau vaccin GARDASIL 9
Parmi les évolutions notables, on soulignera celle concernant la vaccination contre les papillomavirus (à partir de la page 24). 
Toute nouvelle vaccination contre les papillomavirus doit être initiée avec le nouveau vaccin GARDASIL 9 pour les jeunes filles, jeunes femmes et jeunes hommes non antérieurement vaccinés (Cf. Tableau I).

Tableau I - Schéma de vaccination avec GARDASIL 9
Chez jeunes filles et les femmes Chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes jusqu'à 26 ans révolus
  • Vaccination initiée entre 11 et 14 ans révolus : 2 doses espacées de 6 à 13 mois
  • Vaccination initiée entre 15 ans et 19 ans révolus : 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois : M0, M2, M6
  • 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois : M0, M2, M6

GARDASIL 9 a été commercialisé en septembre 2018, en remplacement de GARDASIL (notre article du 6 septembre 2018). GARDASIL 9 est un vaccin nonavalent (HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58), alors que GARDASIL est quadrivalent (HPV 6, 11, 16, 18). 
L'autre vaccin contre les papillomavirus, CERVARIX, contient 2 valences (HPV 16, 18). 

Pour rappel, les génotypes additionnels de GARDASIL 9 (HPV 31, 33, 45, 52, 58) sont impliqués dans 5 à 20 % des cancers anogénitaux, et ceux contenus dans GARDASIL (HPV 6, 11, 16 et 18) sont responsables de la majorité des verrues génitales ainsi que de 70 à 80 % des cancers anogénitaux. Selon les données disponibles sur CERVARIX (Cf. Monographie VIDAL - Rubrique Pharmacodynamie), les HPV de types 16 et 18 sont estimés responsables d'environ 70 % des cancers du col de l'utérus, 90 % des cancers anaux, 70 % des néoplasies intraépithéliales vaginales et vulvaires de haut grade liées à l'HPV et 78 % des néoplasies intraépithéliales anales de haut grade (AIN2/3) liées à l'HPV.


Ces vaccins n'étant pas interchangeables, toute vaccination initiée avec l'un d'eux doit être menée à son terme avec le même vaccin. A ce titre, ils restent tous commercialisés à ce jour.

Méningocoque B : un schéma de primovaccination simplifié
Autre modification intégrée dans la version 2019 du calendrier vaccinal, le schéma de vaccination contre le méningocoque de sérogroupe B avec le vaccin BEXSERO, chez le nourrisson de 3 à 5 mois (à partir de la page 20). 
Un nouveau schéma de primovaccination simplifié, à 2 doses avec un rappel entre 12 et 15 mois, a été validé (notre article du 19 juillet 2019). 

Ce schéma 2 + 1 vient en complément du schéma 3 + 1 qui reste également en vigueur chez les nourrissons de 2 à 5 mois (schéma de primovaccination à 3 doses espacées de 1 mois minimum, plus 1 dose de rappel entre 12 et 15 mois).
Chez le nourrisson de moins de 6 mois, les 2 schémas de vaccination par BEXSERO sont donc en vigueur.

Tuberculose : fin de l'obligation vaccinale pour les professionnels et étudiants du secteur sanitaire et social
Concernant la vaccination contre la tuberculose par le vaccin BCG, le calendrier 2019 a pris en compte le décret paru le 27 février 2019 au Journal officiel du 1er mars. Ce décret lève l'obligation vaccinale par le vaccin antituberculeux BCG prévue dans le Code de la Santé publique pour :
  • les étudiants en vue de l'exercice de professions médicales et pharmaceutiques (médecine, pharmacie, sage-femme, odontologie) et des professions à caractère sanitaire et de caractère social (Cf. Liste dans le décret) ; 
  • les personnes et personnels exerçant une activité dans les établissements accueillant des enfants de moins de 6 ans, dans les laboratoires d'analyses médicales, dans les établissements pénitentiaires, dans les services de probation, dans les établissements et services de la protection judiciaire de la jeunesse ; 
  • les personnels soignants et susceptibles d'avoir des contacts répétés avec des malades tuberculeux dans les établissements de santé, dans les hôpitaux des armées et l'Institution nationale des invalides, dans les dispensaires ou centres de soins, dans les centres et consultations de protection maternelle infantile, dans les établissements d'hébergement et services pour personnes âgées, dans les structures prenant en charge des malades porteurs du virus de l'immunodéficience humaine ou des toxicomanes, dans les centres d'hébergement et de réinsertion sociale, dans les structures contribuant à l'accueil de personnes en situation de précarité, dans les foyers d'hébergement pour travailleurs migrants ; 
  • les assistantes maternelles ; 
  • les sapeurs-pompiers des services d'incendie et de secours.  

Ce décret prendra effet à compter du 1er avril 2019, date à laquelle la vaccination par le BCG ne sera plus exigée lors de la formation ou de l'embauche de ces professionnels cités. 

Il intervient dans un contexte de tensions d'approvisionnement en vaccin contre la tuberculose avec la rupture de stock du vaccin BCG AJVaccines (anciennement BCG SSI, en rupture de stock depuis mars 2016 : notre article du 30 mars 2016).
Selon les dernières informations de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), le retour du vaccin BCG AJVaccines 
est prévu au second trimestre 2019 (Fiche de rupture de stock du 8 mars 2019 - ANSM).
Entre temps, des unités de la spécialité VACCIN BCG AJVaccines, initialement destinées au marché finlandais, sont mises à disposition par le laboratoire Centre Spécialités Pharmaceutiques (CSP), à titre exceptionnel et transitoire, depuis le 5 décembre 2018

En outre, début mars, le laboratoire Sanofi Pasteur a arrêté de mettre à disposition des unités de VACCIN BCG BIOMED sur le marché français (Lettre du laboratoire aux professionnels de santé - 4 mars 2019).

Hépatite B et hépatite A 
La vaccination contre l'hépatite B deviendra obligatoire
 dès le 1er avril 2019 chez les assistants dentaires en formation, conformément à l'arrêté du 27 février 2019 publié au Journal officiel du 1er mars 2019

Concernant la vaccination contre l'hépatite A, les schémas vaccinaux ont été mis à jour conformément aux autorisations de mise sur le marché (AMM)
 des vaccins (Cf. Tableau II).
 
Tableau II - Schéma vaccinal des vaccins non combinés contre l'hépatite A
Population pédiatrique (jusqu'à 15 ans révolus) :
  • AVAXIM 80 : une dose puis une dose de rappel 6 à 36 mois plus tard, cette dose de rappel pouvant être administrée jusqu'à 7 ans après la première dose. 
  • HAVRIX 720 : une dose puis une dose de rappel 6 à 12 mois plus tard, cette dose de rappel pouvant être administrée jusqu'à 5 ans après la première dose. 
Population adulte :
  • AVAXIM 160 : une dose puis une dose de rappel 6 à 12 mois plus tard, cette dose de rappel pouvant être administrée jusqu'à 36 mois après la première dose.
  • HAVRIX 1440 : une dose puis une dose de rappel 6 à 12 mois plus tard, cette dose de rappel pouvant être administrée jusqu'à 5 ans après la première dose.
  • VAQTA 50 : une dose puis une dose de rappel 6 à 18 mois après cette première dose.
 
Grippe : vaccination en pharmacie et par les infirmier(e)s
Le calendrier vaccinal fait le point sur les professionnels de santé nouvellement autorisés à vacciner contre la grippe saisonnière en France : 
  • à partir de la saison 2019-2020, la vaccination contre la grippe à l'officine, par un(e) pharmacien(ne) formé(e), est étendue à l'ensemble du territoire, après 2 années d'expérimentation concluantes (dans 2 puis 4 régions) ; 
  • en 2018, les compétences vaccinales des infirmier(e)s ont été élargies à la vaccination antigrippale. 
Les pharmacien(ne)s volontaires et les infirmier(e)s peuvent désormais vacciner les femmes enceintes et les primo-vaccinés (notre article du 27 septembre 2018). 

Concernant la vaccination contre la grippe, un tableau présente les schémas d'utilisation des différents vaccins grippaux, en fonction de l'âge du patient (page 13) :
 
Mise à jour des vaccins commercialisés en France en mars 2019
La version 2019 du calendrier vaccinal intègre les nouveaux vaccins commercialisés en France en 2018, tels GARDASIL 9 (Cf. début d'article) et les vaccins tétravalents contre la grippe : FLUARIXTETRAVAXIGRIPTETRA et INFLUVAC TETRA (Cf. paragraphe ci-dessus). 

Elle fait un état des lieux des vaccins dont la commercialisation a été arrêtée :  

Rappel des contre-indications médicales à la vaccination
Enfin, il est rappelé que les contre-indications médicales définitives à la vaccination sont extrêmement rares. Elles peuvent différer selon le vaccin et sont mentionnées sur la notice (voir tableau page 70).
Les principales d'entre elles sont :
  • une allergie grave connue à l'un des composants du vaccin ;
  • une réaction allergique grave lors d'une précédente injection du vaccin ;
  • une immunodépression congénitale ou acquise, pour les vaccins vivants atténués comme le ROR.

L'existence d'une maladie fébrile ou d'une infection aiguë modérée à sévère ne contre-indique pas la vaccination mais peut conduire à la différer de quelques jours.
La présence d'une infection mineure et/ou d'une fièvre de faible intensité ne doit pas entraîner le report de la vaccination.

Pénurie de vaccins : adaptation des stratégies vaccinales
Les recommandations vaccinales en situation de pénurie font l'objet d'un chapitre dédié (pages 39 à 42) où sont précisées les stratégies permettant d'économiser des doses de vaccins et/ou d'utiliser des vaccins jusque là non utilisés dans notre pays.

Uniquement applicables lorsque la rupture d'approvisionnement est durable, ces stratégies concernent :

Il est précisé que "pour des ruptures très transitoires, il est préférable de reporter temporairement la vaccination si la situation le permet".

A noter que, depuis le mois d'avril 2018, l'Agence du médicament propose sur son site une page faisant le point tous les mois sur la situation d'approvisionnement des vaccins permettant de couvrir les besoins relatifs à l'obligation vaccinale au niveau national, à savoir onze valences en primo-vaccination du nourrisson âgé de 0 à 24 mois : diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, Haemophilus influenzae  b, hépatite B, pneumocoque, méningocoque C, rubéole, rougeole, oreillons (Cf. Tableau III et notre article du 26 avril 2018).
 
Tableau III - Couverture prévisionnelle des besoins en vaccins au niveau national 
(mise à jour : 13 mars 2019)
Spécialités pharmaceutiques Situation Informations ANSM
HEXYON
 
INFANRIX HEXA
 
MENJUGATE
 
M-M-RVAXPRO
 
NEISVAC  
 
PREVENAR 13  
 
PRIORIX
 
VAXELIS
 
: disponible pour le mois en cours

Pour aller plus loin
Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2019 (Ministère de la santé, mars 2019)

Sur VIDAL.fr
GARDASIL 9 : nouveau vaccin nonavalent contre les infections à papillomavirus humain (6 septembre 2018)
Vaccin PNEUMOVAX : mise à disposition exceptionnelle de seringues préremplies à péremption courte 
(2 août 2018)
BEXSERO : simplification du schéma vaccinal contre le méningocoque B pour les nourrissons de 3 à 5 mois (19 juillet 2018)
Grippe : INFLUVAC TETRA, nouveau vaccin tétravalent indiqué chez l'adulte et l'enfant à partir de 3 ans [Edit] (18 octobre 2018, mis à jour le 15 novembre 2018)

Commentaires

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Valognais Il y a 5 ans 1 commentaire associé
Combien de temps , pour les adultes, entre 2 rappels de vaccin (hors grippe qui est annuel )et en particulier pour le tétanos. Et jusqu’a Quel âge ? Merci
Modérateur Médecine générale Il y a 5 ans 0 commentaire associé
Bonjour La réponse est justement dans le calendrier vaccinale, en lien dans l'article solidarites-sante.gouv.fr page 10
MT Il y a 5 ans 1 commentaire associé
est ce que le discolored limb syndrome est considéré comme une contre-indication à la poursuite du calendrier vaccinal? merci de me répondre
Modérateur Médecine générale Il y a 5 ans 0 commentaire associé
Pas à ma connaissance
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