
Médecine des voyages
Au Pakistan, à Karachi, les médias locaux rapportent un quatrième cas de méningoencéphalite à Naegleria fowleri chez une femme de 48 ans décédée le 30 juillet 2017. Elle vivait dans le quartier de Karimabad.
Un étude publiée dans the Archives of Pharmacy Practices [2016] rapporte entre 2008 et 2015 110 cas dans la province de Sindh avec une acmé en 2012, année où 22 décès ont été rapportés. La période estivale, notamment le mois de juillet est la période la plus propice à la transmission de cette protozoose. La température moyenne est comprise entre 35 et 39°C et la majorité des cas sont rapportés à Karachi.
L'expertise environnementale menée par une équipe internationale a mis en évidence la faiblesse du taux de chlore dans l'eau de la ville de Karachi (la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé est un taux de chlore > 0.5 ppm)
Naegleria fowleri est un protozoaire, classée parmi les amibes libres, elle est cosmopolite, présente dans l'eau douce et contamine les canalisations souillées par de la terre. Chez l'Homme la maladie est rare, elle est à l'origine d'une méningoencéphalite d'évolution rapide et, actuellement, toujours mortelle.
Le parasite se transmet par contact avec l'eau douce et chaude particulièrement en pratiquant de la plongée en apnée sans masque. Il pénètre dans l'encéphale à partir des fosses nasales en traversant l'épithélium olfactif, provoquant une réaction inflammatoire. Au Pakistan il est évoqué la possibilité d'une contamination lors d'ablutions utilisant de l'eau recueillie à même le sol ou stagnant dans des contenants mal entretenus ou souillés par de la terre.
La méningo-encéphalite amibienne entraîne l'apparition brutale de maux de têtes, fièvre modérée, de nausées parfois associée à une irritation de la gorge et une rhinite. Le tout pouvant s'accompagner de léthargie, raideur de la nuque, photophobie, diverses atteintes oculaires (mydriase, nystagmus, sensibilité à la pression) , convulsions involontaires, évoluant rapidement vers un syndrome confusionnel, une hyperthermie (39 à 41 °C), des vomissements et crises épileptiformes puis un coma irréversible suivi de la mort de la personne atteinte par dépression respiratoire après moins d'une ou deux semaines suivant l'apparition des symptômes. L'infection est de pronostic catastrophique en une semaine environ.
Source : Outbreak News Today.
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