KETAMINE : risque d'atteintes hépatiques graves et recommandations de l'ANSM

Depuis 2014, 10 cas d'atteintes cholestatiques de type cholangite ont ainsi été déclarés par des professionnels de santé (illustration).

Dix cas d'atteintes hépatiques graves signalés par les professionnels de santé
Selon un point d'information de l'ANSM en date du 20 juin 2017, des cas d'atteintes hépatiques graves susceptibles d'être liés à l'utilisation répétée et/ou prolongée de kétamine à dose élevée sont récemment survenus lors de l'utilisation de cet anesthésique hospitalier dans les circonstances suivantes :

traitement continu sur une période de 1 à 5 mois ;
posologies dépassant 100 mg/j en continu sur plusieurs jours dans la prise en charge de douleurs rebelles : ;
posologies comprises entre 200 et 400 mg/h en 3 à 6 heures lors de la réalisation de soins douloureux chez des grands brûlés.

Depuis 2014, 10 cas d'atteintes cholestatiques de type cholangite ont ainsi été déclarés par des professionnels de santé.
Pour 4 patients, une transplantation hépatique a été nécessaire.

Respecter les posologies et surveiller le bilan hépatique
Pour limiter le risque d'atteinte hépatique avec la kétamine lors de son utilisation comme antalgique, l'ANSM recommande de se conformer aux recommandations de bonne pratique, publiées en 2010 par l'Afssaps (ex ANSM) en lien avec les professionnels de santé (accord professionnel) [Cf. Encadré 1].

Encadré 1 - Modalités d'utilisation de la kétamine dans la prise en charge des douleurs rebelles et des soins douloureux

Prise en charge des douleurs rebelles :
- Débuter à une posologie faible à visée antalgique, en initiant le traitement à la posologie de 0,5 mg/kg/j en perfusion IV continue (Grade C).
- Cette perfusion IV continue sera adaptée toutes les 24 heures par paliers de 0,25 mg/kg/j.
- Les patients doivent être surveillés étroitement et régulièrement.
- La voie sous-cutanée peut être utilisée en l'absence d'accès IV, aux mêmes doses.
- En l'absence de formes orales, les ampoules IV ont été utilisées par voie orale. Cette utilisation pourrait exposer à un risque hépatotoxique lié à un effet de premier passage hépatique important ;
Réalisation de soins douloureux :
- La kétamine est utilisée en seconde intention, après échec des autres thérapeutiques.
- A titre indicatif, la posologie de kétamine proposée en association au midazolam, 15 à 20 minutes avant les soins, est de 0,5 à 1 mg/kg, 25 mg par 25 mg en IV lente de 2 minutes (pour le midazolam : 0,01 à 0,05 mg/kg en IV lente de 2 minutes).

L'ANSM rappelle aux professionnels de santé qu'il est "indispensable :

de respecter les posologies préconisées,
de surveiller le bilan hépatique de façon rapprochée lors de telles utilisations".

Pour aller plus loin
Kétamine : risque d'atteintes hépatiques graves lors d'utilisations prolongées et/ou à doses élevées - Point d'Information (ANSM, 20 juin 2017)
Douleur rebelle en situation palliative avancée chez l'adulte – Recommandations de bonne pratique (14 juin 2010)
Inscription sur la liste des stupéfiants des préparations injectables à base de kétamine à compter du 24 avril 2017 - Point d'Information (ANSM, 26 janvier 2017)

EDIT du 4 juillet 2017 :
Kétamine : risque d'atteintes hépatiques graves lors d'utilisations prolongées et/ou à doses élevées - Lettre aux professionnels de santé (ANSM, 4 juillet 2017)
/FIN EDIT

Pour aller plus loin

Consultez les monographies VIDAL

Consultez les VIDAL Recos

Sources

ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé)

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