#Médicaments #Recommandations

Calendrier vaccinal : les innovations pour 2017

La version 2017 du calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales a été publiée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé. 

Elaboré chaque année à partir des recommandations du Haut Conseil de Santé publique (HCSP), ce document est une référence pour les professionnels de santé en termes de stratégie vaccinale.

Le calendrier vaccinal 2017 se démarque de la version précédente par de nouvelles recommandations concernant les vaccinations contre les infections à méningocoque, à papillomavirus humains, à pneumocoque, la varicelle et le BCG

Un nouveau chapitre a par ailleurs été créé à propos des adaptations vaccinales en situation de pénurie qui affecte notamment les vaccins contre la coqueluche, l'hépatite Al'hépatite B et le BCG.
26 avril 2017 Image d'une montre7 minutes icon Ajouter un commentaire
1
2
3
4
5
(aucun avis, cliquez pour noter)
Publicité
Le calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales 2017 est paru avec quelques innovations (illustration).

Le calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales 2017 est paru avec quelques innovations (illustration).


Parution du calendrier vaccinal 2017
Publié le 24 avril 2017 sur le site du ministère des Affaires sociales et de la Santé, le nouveau calendrier vaccinal comporte quelques innovations, basées sur les avis du Haut Conseil de la Santé publique (HCSP), qui concernent notamment  :
  • la vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C,
  • la vaccination des nourrissons contre le pneumocoque,
  • la vaccination contre la tuberculose,
  • la vaccination contre le papillomavirus,
  • la stratégie de vaccination en situation de pénurie de vaccins contre la coqueluche, l'hépatite A, le BCG et l'hépatite B

Contre le méninocoque du sérogroupe C : une dose de vaccin supplémentaire à l'âge de 5 mois
Selon le Pr Daniel Floret (Président du comité technique des vaccinations 20107-2016), le programme de vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C, mis en place en 2010, est un échec.
En effet, la couverture vaccinale n'a pas été suffisante pour permettre l'installation d'une immunité de groupe (Cf. Tableau I), "sensée protéger les petits nourrissons les plus affectés par la maladie et qu'il avait été décidé de ne pas vacciner pour éviter d'alourdir le calendrier vaccinal". 

 
Tableau I - Estimation de la couverture vaccinale méningococcique C conjuguée en France : données de remboursements par groupe d'âge (source : Échantillon généraliste des bénéficiaires) [Extrait de l'Avis du CHMP du 9 décembre 2016, mis en ligne le 27 janvier 2017). 
Age 24 mois 3-9 ans 10-14 ans 15-19 ans 20-24 ans
Au 31/12/2011 48,0% 29,2% 14,9% 8,6% 1,7%
Au 31/12/2012 54,1% 36,8% 20,6% 13,3% 2,8%
Au 31/12/2013 56,4% 46,2% 24,8% 17,0% 4,0%
Au 31/12/2014 64,0% 53,6% 28,7% 20,5% 5,4%
Au 31/12/2015 69,8% 59,8% 31,9% 23,0% 6,6%
 
En conséquence l'incidence de la maladie a augmenté de manière "difficilement acceptable" dans cette tranche d'âge, conduisant à introduire une dose de vaccin supplémentaire à l'âge de 5 mois, suivi d'une 2e injection à l'âge de 12 mois, en utilisant le vaccin NEISVAC (intervalle minimal de 2 mois entre les 2 doses).

Cette modification serait transitoire s'il était enfin décidé de vacciner la population cible jusqu'à l'âge de 24 ans, comme recommandé par le HCSP (Cf. Avis du HCSP, 9 décembre 2016 et notre article du 2 février 2017).

Contre les infections à pneumocoque : un schéma vaccinal unique pour toutes les "populations à risque
L'incidence des infections à pneumocoque a diminué dans toutes les tranches d'âge, y compris chez les adultes, grâce à une couverture vaccinale élevée chez les nourrissons.

Sur la base de "données
nouvelles d'efficacité du vaccin conjugué chez les adultes âgés et d'une étude médico-économique indépendante, mais aussi dans un but de simplification", la vaccination selon un schéma unique reste recommandée pour les "personnes à risque".

Encadré 1 - Schéma vaccinal unique pour les populations à risque
d'infection par le pneumocoque
  • Primo-vaccination par une dose de VPC 13* (PREVENAR 13) suivie d'une dose de VPP23** (PNEUMO 23) avec un délai minimal de huit semaines.
  • Les personnes qui n'ont reçu antérieurement que le vaccin VPP23 pourront recevoir une injection du VPC13 (au moins un an après le VPP23).
  • Une autre injection de VPP23 pourra être réalisée en respectant un délai de cinq ans après la première injection de VPP23.
vaccin polyosidique conjugué, d'efficacité intrinsèque élevée 
** vaccin polyosidique non conjugué de couverture sérotypique large


Suite à l'avis du HCSP du 10 mars 2017, les personnes à risque
 d'infection à pneumocoque recouvrent une population plus large que celle des patients immunodéprimés : les patients porteurs d'autres facteurs de risque d'infection à pneumocoque en font désormais également partie (Cf. Avis du HCSP, 10 mars 2017 et Tableau II).
 
Tableau II - Populations à risque pour lesquelles la vaccination
contre le pneumocoque est recommandée
Adultes non immunodéprimés
dits à risque d'infection à pneumocoque
Patients immunodéprimés
  • Insuffisance respiratoire chronique : bronchopneumopathie obstructive, emphysème,
  • Asthmes sévères sous traitement continu,
  • Insuffisance rénale, o Hépatopathie chronique d'origine alcoolique ou non,
  • Diabète non équilibré par le simple régime,
  • Brèche ostéo-méningée ou implant cochléaire (NB : concerne également les candidats à une implantation).
 
  • Aspléniques ou hypospléniques (incluant les drépanocytaires majeurs),
  • Patients atteints de déficits immunitaires héréditaires,
  • Patients infectés par le VIH quel que soit le statut immunologique,
  • Patients sous chimiothérapie pour tumeur solide ou hémopathie maligne,
  • Transplantés ou en attente de transplantation d'organe solide,
  • Greffés de cellules souches hématopoïétiques,
  • Patients traités par immunosuppresseurs, biothérapies et/ou corticothérapie pour maladie auto-immune ou inflammatoire chronique,
  • Patients atteints de syndrome néphrotique.

Tuberculose : ne vacciner les enfants à risque qu'à partir de l'âge de 1 mois
La vaccination par le BCG (BCG-SSI, actuellement en rupture de stock : Cf. nos articles du 30 mars 2017 et du 21 avril 2017) chez des nouveau-nés porteurs d'un déficit immunitaire combiné sévère non diagnostiqué les exposent à des risques de complications graves (BCGite généralisée). 

Ce risque est par ailleurs majoré si cette vaccination est pratiqué avant l'âge de 1 mois alors que les nourrissons sont par ailleurs très rarement victimes d'une infection précoce par le bacille de Koch.

En conséquence, il est recommandé de pratiquer cette vaccination à partir de l'âge de 1 mois, et idéalement au cours du 2e mois, à l'exception des enfants originaires de Guyane, de Mayotte ou ayant un membre de l'entourage atteint d'une tuberculose récente (moins de 5 ans), pour lesquels la vaccination est recommandée avant la sortie de la maternité.

Par ailleurs, la pratique d'une IDR (intradermoréaction) à la tuberculine prévaccinale n'est plus recommandée chez les enfants de moins de 6 ans,  à l'exception de ceux ayant résidé ou effectué un séjour de plus d'un mois dans un pays de forte incidence de la tuberculose.

Papillomavirus :
priorité à la couverture vaccinale des filles
Concernant la vaccination contre le papilloma virus humain (HPV), la priorité est donnée à l'augmentation de la couverture vaccinale des filles chez qui cette vaccination est recommandée de 11 à 14 ans et, dans le cadre du rattrapage, entre 15 et 19 ans.
A ce titre, la vaccination généralisée des garçons n'a pas été retenue.

Cependant, il est recommandé de proposer cette vaccination, dans les centres publics de vaccination (notamment les Centres Gratuits d'Information, de Dépistage et de Diagnostic), à titre gracieux jusqu'à l'âge de 26 ans aux hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) chez qui le risque de cancer anal lié à l'HPV est important. 

Cette vaccination peut être réalisée indifféremment avec l'un ou l'autre des deux vaccins actuellement disponibles, l'un bivalent (CERVARIX), l'autre quadrivalent (GARDASIL).
Un 3e vaccin nonavalent, GARDASIL 9, sera prochainement commercialisé et le HCSP recommande son utilisation chez les jeunes filles et les jeunes femmes non antérieurement vaccinées ainsi que chez les HSH, dès lors qu'il sera disponible et remboursable (Cf. notre article du 25 avril 2017).

Quelle stratégie vaccinale à l'heure des ruptures d'approvisionnement ?

L'application et la crédibilité de la politique vaccinale sont actuellement mises en cause "dangereusement", selon le Pr Floret, en raison des multiples ruptures d'approvisionnement des vaccins auxquelles les vaccinateurs et le public sont confrontés depuis plusieurs années.

Les vaccins actuellement concernés sont :

Une hiérarchisation des populations prioritaires à vacciner, des schémas vaccinaux permettant d'économiser des doses ou le recours à des vaccins destinés à d'autres pays et jusque là non utilisés en France, sont proposés pour chacun de ces vaccins (Cf. Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2017, page 34-40).

Pour aller plus loin

Calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales 2017 (Ministère des affaires sociales et de la santé, avril 2017)
Recommandations de vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C au-delà de 24 ans, notamment chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) (Actualisation) (HCSP, avis du 29 janvier 2016)

Recommandations vaccinales contre les infections à papillomavirus humains chez les hommes (HCSP, avis du 19 février 2016)
Actualisation de l'avis du 22 mai 2015 relatif à l'optimisation de l'utilisation du vaccin BCG en situation de pénurie (HCSP, avis du 18 avril 2016)
Actualisation de l'avis du 15 juin 2015 relatif aux tensions d'approvisionnement en vaccins contre l'hépatite A (HCSP, avis du 19 mai 2016)
Vaccination antiméningococcique C (HCSP, avis du 9 décembre 2016)
Âge optimal de vaccination par le BCG chez les nourrissons et à la pertinence de pratiquer une intradermo réaction préalable
 (HCSP, avis du 10 février 2017)
Place du vaccin GARDASIL 9® dans la stratégie actuelle de prévention des infections à papillomavirus humains (HCSP, avis du 10 février 2017)
Tensions d'approvisionnement de vaccins contre l'hépatite A et l'hépatite B (HCSP, avis du 14 février 2017)

Sur VIDAL.fr
Prévention des cancers liés aux HPV : recommandations du HCSP sur l'utilisation du vaccin GARDASIL 9 (25 avril 2017)
Pénurie de vaccins contre l'hépatite B : mise à disposition de doses néerlandaises d'HBVAXPRO 10
(18 avril 2017)

Commentaires

Ajouter un commentaire
En cliquant sur "Ajouter un commentaire", vous confirmez être âgé(e) d'au moins 16 ans et avoir lu et accepté les règles et conditions d'utilisation de l'espace participatif "Commentaires" . Nous vous invitons à signaler tout effet indésirable susceptible d'être dû à un médicament en le déclarant en ligne.
Pour recevoir gratuitement toute l’actualité par mail Je m'abonne !
Presse - CGU - Conditions générales de vente - Données personnelles - Politique cookies - Mentions légales