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La dracunculose : une zoonose ?

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Le 29 septembre 2016, la  version française de Promed relayait un article de la presse malienne faisant état de 3 cas humains de dracunculose (maladie du vers de Guinée ou filariose de Médine) et d'un cas observé chez un chien dans le cercle de Tominian.

Cette nouvelle est à rapprocher de celle publiée par Promed le 15 août 2016 rapportant la mise en évidence d'un réservoir canin de dracunculose au Tchad avec plus de 600 chiens porteurs du parasites dépistés. Après 10 ans sans cas humain, la dracunculose avait été de nouveau mise en évidence au Tchad en 2010 et l'atteinte du chien observée dans ce pays en 2013  par Eberhard ML dans The peculiar epidemiology of dracunculiasis in Chad. Am J Trop Med Hyg. 2014 Jan;90(1):61-70.

La dracunculose est une parasitose due à un nématode : Dracunculus medinensis dont la femelle gravide, de grande taille,  s'installe dans le tissu sous cutané des zones déclives et, venant au contact du derme, provoque une ulcération au fond de laquelle se trouve le vers. Au contact de l'eau la cuticule et la paroi utérine se rompent libérant les larves. Ce phénomène se reproduisant à chaque contact avec l'eau et  jusqu'à ce que l'utérus soit vide. Les larves vont ensuite poursuivre leur cycle chez un petit crustacé copépode de l'eau douce du genre Cyclops. L'Homme s'infecte en ingérant de l'eau de boisson contenant des Cyclops parasités.

Cette maladie parasitaire au cycle simple sévissait dans toute l'Afrique intertropicale, elle était également observée au moyen orient et en Inde. En 1980 l'Organisation mondiale de la santé considérait que la dracunculose touchait 3,5 millions de personnes réparties dans 20 pays et cette maladie strictement humaine a été choisie en 1981 comme marqueur de l'accès à l'eau potable dans le cadre de la première Décennie internationale de l'eau potable (1981-1990). La même année, l'OMS dans sa résolution WHA 34.25 s'était fixé comme objectif l'éradication de la dracunculose. En 1986, la fondation Jimmy Carter en a fait son objectif prioritaire.

La mise en évidence d'un cycle zoonotique chez ce nématode pose alors question sur l'éradication possible de la maladie humaine qui était en passe d'être obtenue. Pour 2015, seuls quatre pays ont déclaré des cas humains de dracunculose : le Mali 5 cas, le Tchad 9 cas, l'Ethiopie 3 cas et le Sud Soudan 5 cas.

Les conséquences de ce cycle zoonotique portent principalement sur les difficultés à venir pour l'éradication de cette parasitose que sur leur impact pour les touristes. La dracunculose est en effet une maladie touchant essentiellement les communautés rurales déshéritées et isolées qui sont tributaires de points d'eau de surface non aménagées pour leur approvisionnement en eau de boisson.

Sources : Promed.

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