Démyélinisation par sclérose en plaques. Échelle 1:100 (illustration @Marvin 101, sur Wikimedia).
TYSABRI et risque de LEMP : une revue européenne initiée en mai 2015
Le PRAC (Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance) de l'EMA (Agence européenne du médicament) a publié ses conclusions suite à la revue des données disponibles sur le risque de LEMP (leucoencéphalopathie multifocale progressive) associé à TYSABRI (natalizumab), initiée en mai 2015.
Indiqué en monothérapie comme traitement de fond des formes très actives de sclérose en plaques (SEP) rémittente-récurente, TYSABRI avait fait l'objet de plusieurs alertes concernant le risque de LEMP, infection opportuniste causée par le virus de John Cunningham (VJC).
La dernière de ces alertes remonte à 2012, où l'ANSM (Agence de sécurité du médicament et des produits de santé) informait les professionnels de santé de la déclaration en France de 20 cas de LEMP, dont 4 d'issue fatale (notre article du 2 mars 2012).
Confirmation des facteurs de risques déjà identifiés
Plusieurs facteurs de risque de LEMP étaient déjà identifiés :
- la présence d'anticorps contre le VJC ;
- la durée du traitement par TYSABRI, particulièrement au-delà de 2 ans ;
- un traitement immunosuppresseur préalablement à TYSABRI.
Un nouveau critère pour évaluer le risque de LEMP
Un autre critère est apparu également important à prendre en compte pour évaluer le risque de LEMP, l'index reflétant le titre d'anticorps anti-VJC :
- si cet index est < ou = 0,9, le risque de LEMP est faible ;
- s'il est > 1,5, le risque de LEMP augmente de façon importante chez les patients traités par TYSABRI depuis plus de 2 ans.
- et présentant des anticorps anti-VJC et traités préalablement par immunosuppresseurs ;
- ou ayant un index élevé d'anticorps, mais sans avoir reçu de traitement immunosuppresseur préalable.
De nouvelles recommandations à suivre dès à présent selon l'ANSM
Chez les patients dont l'index d'anticorps anti-JVC est bas et qui n'ont pas d'antécédent de traitement immunosuppresseur, une surveillance biologique de l'index doit avoir lieu tous les 6 mois dès que la durée de traitement par TYSABRI a atteint 2 ans.
Chez les patients à risque élevé de LEMP, une surveillance IRM plus fréquente, tous les 3 à 6 mois, utilisant des protocoles simplifiés (séquence FLAIR par exemple), doit être instaurée.
Dans l'attente de la décision finale de la Commission européenne, l'ANSM indique dans son point d'information du 16 février dernier "l'importance de suivre dès à présent les recommandations ci-dessus afin d'identifier au mieux les patients à risque élevé de LEMP et leur proposer la meilleure prise en charge et surveillance possibles".
Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) de TYSABRI, le plan de gestion des risques (PGR) et les documents de minimisation des risques (guide de prescription, formulaire à l'instauration et pour la poursuite du traitement, etc.) seront prochainement mis à jour (sous quelques semaines) pour introduire ces nouvelles informations et recommandations.
Une lettre aux professionnels de santé concernés (neurologues hospitaliers) sera par ailleurs envoyée le mois prochain (EDIT du 21 mars 2016 : cette lettre a été publiée le 21 mars sur ANSM.fr /EDIT).
Pour aller plus loin
Le PRAC finalise les arbitrages concernant TYSABRI (natalizumab) et les médicaments contenant de la fusafungine - Point d'Information (ANSM, 16 février 2016)
Meeting highlights from the Pharmacovigilance Risk Assessment Committee (PRAC) 8-11 February 2016
EDIT du 21 mars 2016/
Point d'information : mise à jour des mesures de réduction du risque de LEMP avec TYSABRI (ANSM, 21 mars 2016)
EDIT/
Pour aller plus loin
TYSABRI 300 mg solution à diluer pour perfusion et risque de LEMP, point d'information (2 mars 2012)
Pour aller plus loin
Consultez les monographies VIDAL
Consultez les VIDAL Recos
Sources
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