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Le Haut Conseil de la santé publique vient de publier sur son site Internet un nouvel avis relatif aux rappels de vaccination contre la fièvre jaune en Guyane.
La fièvre jaune est endémique dans 33 pays d'Afrique et 11 pays d'Amérique du Sud. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) met à jour les recommandations et exigences vaccinales contre la fièvre jaune pour chaque pays, territoire ou zone concerné.
Le risque de contracter la fièvre jaune pour un voyageur non vacciné est très faible
Pour un voyageur non vacciné, le risque de contracter la fièvre jaune, est dix fois supérieur en Afrique de l'Ouest (de 50 à 10 pour 100 000 voyageurs, pour un séjour de 2 semaines), par rapport à un séjour en Amérique du Sud (de 5 à 1 pour 100 000 voyageurs). A l'échelle mondiale, selon l'OMS, 6 cas de fièvre jaune ont été notifiés chez des voyageurs entre 1996 et 2002 ; aucun cas n'a été rapporté depuis 2002.
Vaccination contre la fièvre jaune : une seule dose exigée par le Règlement sanitaire international
En mars 2014, l'Assemblé mondiale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté une décision stipulant qu'une seule dose d'un vaccin contre la fièvre jaune conférait une protection à vie. Ceci a pour conséquence une modification du Règlement Sanitaire International avec une validité à vie du certificat international de vaccination contre la fièvre jaune.
La France est concernée par cette décision pour le département de la Guyane car la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour toute personne âgée de 12 mois et plus résidente en Guyane ou y séjournant (article R3114-9 du code de la santé publique). La France a pris donc acte de la décision de l'OMS avec la prolongation à vie du certificat international de vaccination anti-amarile, dans son avis du Haut Conseil de la santé publique du 23 octobre 2015 mis en ligne le 18 décembre 2015.
La réponse vaccinale contre la fièvre jaune est plus faible dans certains cas
En effet, les études internationales qui ont évalué le taux d'anticorps protecteurs post-vaccinaux ont montré la persistance de ces anticorps chez 92 % de personnes immunocompétentes vaccinées depuis plus de 10 ans. Au bout de 20 ans et plus, le taux de séropositivité a été estimé à 80 %. Cependant, la réponse immunologique post-vaccinale peut être plus faible au sein de populations particulières. C'est le cas pour les enfants âgés de moins de 2 ans, les femmes enceintes (cette vaccination est habituellement contre-indiquée chez elles, sauf en situation épidémique) et les personnes immunodéprimées. Pour ces populations, la durée de la protection conférée par le vaccin contre la fièvre jaune (également appelé vaccin amaril) pourrait donc être réduite.
Par ailleurs, les cas exceptionnels de survenue d'une fièvre jaune chez des personnes vaccinées (23 échecs vaccinaux pour plus de 540 millions de doses) semblent davantage liés à des échecs primaires plutôt qu'à une perte d'immunité.
Les effets indésirables graves (atteinte viscérale et neurologique) sont très rares et surviennent dans la très grande majorité des cas après une première vaccination ; des cas survenus après un rappel vaccinal ont toutefois été rapportés.
Deux doses recommandées dans des situations particulières pour les résidants en Guyane
Sur le plan pratique, pour les personnes résidant ou se rendant en Guyane, une seule dose de vaccin amaril suffit pour satisfaire à l'obligation vaccinale.
Mais compte tenu des doutes sur la persistance à long terme de l'immunité protectrice, le Haut Conseil de la santé publique recommande l'administration d'une seconde dose dans un délai maximum de 10 ans après la première dose chez les enfants âgés de moins de 2 ans et les femmes enceintes lors de la primo-vaccination, les personnes immunodéprimées et celles vivant avec le VIH. Pour les personnes résidant au long cours en Guyane, une seconde dose est également recommandée sans rappels supplémentaires 10 ans après la primo-vaccination.
Pour les professionnels manipulant le virus de la fièvre jaune (personnel de laboratoire), une seconde dose de vaccin amaril est recommandée 10 ans après l'administration de la primo-vaccination.
Le Haut Conseil de la santé publique ne recommande pas d'administrer plus de deux doses de vaccin amaril, excepté aux personnes immunodéprimées pour lesquelles un suivi du titre des anticorps neutralisants est nécessaire.
Comme la France, les Etats-Unis recommandent 2 doses d'un vaccin amaril dans des situations particulières.
L'actualisation des recommandations vaccinales contre la fièvre jaune pour les voyageurs se rendant dans des régions où la vaccination est obligatoire ou recommandée seront éditées ultérieurement dans le cadre des recommandations sanitaires aux voyageurs.
Source : Haut Conseil de la santé publique.
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