homme en surpoids
En 2010, face à la multiplication et à la médiatisation des régimes destinés à perdre du poids, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) publiait un rapport dans lequel elle mettait en garde contre les risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement.
Outre les dangers pour la santé (os, cœur et reins) observés avec certains régimes, les auteurs dénonçaient le risque de reprendre du poids à plus ou moins long terme (le fameux « effet yo-yo »), et soulignaient la situation paradoxale selon laquelle « plus on fait de régimes, plus on favorise la reprise de poids ».
Les régimes font-ils grossir ? C’est la question à laquelle des chercheurs finlandais ont essayé de répondre. Pour annuler les effets dus au terrain génétique, ils ont mené leur étude chez des jumeaux. Au total, près de 2.000 paires de jumeaux sans antécédents médicaux et de poids normal ont participé à l’étude. Les participants étaient nés entre 1975 et 1979, en Finlande. Leurs poids et leur taille ont été relevés à 16, 17, 18 et 25 ans et leur IMC (indice de masse corporelle) calculé. Le nombre de régimes amaigrissants entrepris et ayant permis de perdre plus de 5 kg a également été recueilli à la fin de l’étude.
Selon les résultats, les sujets qui avaient entrepris au moins un régime amaigrissant avaient plus de risque de présenter un excès de poids à 25 ans. Au sein d’une paire de jumeaux ayant un IMC (indice de masse corporelle) identique à l’âge de 16 ans et dont l’un avait suivi un régime amaigrissant, une différence d’IMC était observée dès l’âge de 25 ans ; celui qui avait suivi un régime amaigrissant avait un IMC plus élevé que son jumeau qui n’en avait pas suivi.
Cette étude démontre que, d’une manière générale, chez les sujets de poids normal, les régimes amaigrissants semblent augmenter le risque de prendre du poids. Elle suggère par ailleurs que le fait de reprendre du poids après un régime amaigrissant ne serait pas d’origine génétique.
Ces conclusions ne doivent pas remettre en cause l’intérêt de perdre du poids chez les sujets en surpoids ou obèses, à condition que cette démarche s’accompagne d’un suivi par un médecin nutritionniste ou un diététicien et aboutisse à des changements durables des habitudes alimentaires.
Source : Pietiläinen KH et al : Does dieting make you fat ? A twin study. International Journal of Obesity, 2012.
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