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Le paludisme est une maladie grave causée par un parasite du genre Plasmodium. Ce dernier est transmis par le moustique anophèle. Le paludisme ne sévit pas en France - il y sévissait autrefois dans certaines zones marécageuses - et pourtant, plusieurs milliers de cas de paludisme sont signalés chaque année dans notre pays.
Ces personnes ont été contaminées au cours d’un voyage dans un pays où sévit le paludisme : on parle de « paludisme importé ». En 2010, environ 4.600 cas et huit décès ont été déclarés dans l’Hexagone. Afin de mieux cibler les actions de prévention de cette maladie, il est nécessaire d’identifier les sujets chez lesquels le paludisme peut avoir des conséquences fatales.
C’est en cela qu’une étude anglaise publiée récemment est riche d’enseignement. Les auteurs ont analysé les données disponibles sur le paludisme importé entre 1987 et 2006. Au cours de cette période, près de 40.000 cas de paludisme importé ont été déclarés au Royaume-Uni à l'origine de 191 décès. Les personnes contaminées étaient soit des individus d’origine africaine s'étant rendu en Afrique pour voir leur famille ou leurs amis, soit des touristes ayant séjourné plutôt en Afrique de l’Ouest, principalement en Gambie, une destination très prisée par les sujets de Sa Majesté. Pour les auteurs, les touristes adeptes des voyages « clés en main » ne sont pas suffisamment informés sur les dangers liés au paludisme, durant le séjour et après leur retour.
Si la population d’origine africaine compte le plus grand nombre de cas de paludisme importé, c’est parmi les touristes que le paludisme importé est le plus mortel, les sujets de plus de 65 ans étant particulièrement touchés. Les auteurs soulignent l’importance de consulter rapidement en cas de fièvre après un séjour dans une zone à risque de paludisme. En effet, une prise en charge médicale tardive augmente le risque de décéder du paludisme.
L’étude anglaise démontre également l’intérêt de la chimioprophylaxie puisque, selon les auteurs, la prise d’un traitement préventif chez les sujets ayant séjourné en zone à risque est associée à un risque réduit de décès. Il serait intéressant qu’une analyse identique soit réalisée en France.
Source : Checkley AM et al : Risk factors for mortality from imported falciparum malaria in the United Kingdom over 20 years : an observational study. BMJ, 2012.
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