Longévité féminine ? Ni gras, ni tabac !

Depuis quelques années, de nombreuses études ont montré que les personnes appartenant aux classes sociales défavorisées, ayant les plus faibles revenus ou un niveau d'étude moindre, étaient en moins bonne santé que celles appartenant aux classes sociales plus élevées. Jusqu'à présent, les scientifiques associaient en partie ces résultats au fait que les personnes défavorisées fument plus fréquemment.

Pour éliminer l'effet du tabac, une équipe de Glasgow a analysé des données statistiques recueillies lors d'une étude de suivi réalisée en Écosse depuis les années 1970. Les données de santé de 3.613 femmes âgées de 45 à 64 ans, n'ayant jamais fumé et suivies pendant 28 ans ont été utilisées.

Les auteurs indiquent que, dans ce groupe de non-fumeuses, plus la catégorie socio-professionnelle (CSP) est faible, plus le taux d'obésité augmente. En outre, ces femmes défavorisées ont en moyenne une capacité respiratoire plus faible et une pression sanguine plus élevée. Parmi celles décédées entretemps, toutes causes confondues, les femmes appartenant aux CSP les plus faibles avaient un taux moyen de mortalité plus élevé que celles des classes sociales plus aisées (34% de plus). De même, lorsque les causes du décès étaient restreintes aux suites d'une maladie cardiovasculaire, d'un infarctus ou d'un accident vasculaire cérébral (AVC). Le taux de mortalité était le plus faible parmi les femmes n'ayant jamais fumé et n'étant pas obèses, quelle que soit leur position sociale.

Ces résultats pourraient s'expliquer par une surreprésentation de l'obésité chez les classes sociales les plus faibles, obésité à l'origine de nombreux problèmes de santé, notamment des maladies cardiovasculaires. Cette étude vient ainsi conforter les mesures de prévoyance contre le tabac et le surpoids mis en place dans différents pays européens.