prise de tension
Le système des ALD (affections de longue durée) permet un remboursement à 100 % par l’Assurance maladie de tous les frais médicaux (analyses biologiques, médicaments, etc.) liés à des maladies chroniques telles que le diabète, les cancers ou la maladie d’Alzheimer. Les patients admis en ALD sont exonérés du ticket modérateur, c’est-à-dire de la part financière qui reste à la charge du patient (ou de son assurance complémentaire ou mutuelle, s’il en possède une).
Parmi les 30 affections inscrites sur la liste des ALD, l’ALD 12 concernait l’hypertension artérielle sévère. Elle a été supprimée par décret le 27 juin dernier. L’argument avancé pour justifier cette mesure est que l’hypertension artérielle sévère n’est pas une maladie mais un facteur de risque. L’hypertension artérielle est en effet l’un des principaux facteurs de risque des maladies cardiaques (infarctus), de l’insuffisance rénale et des accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Concrètement, les patients nouvellement diagnostiqués pour une hypertension artérielle sévère ne seront plus remboursés à 100 % pour les frais médicaux liés à leur maladie... pardon, leur facteur de risque ! En revanche, rien ne change pour les patients déjà admis au titre de l’ALD 12 (1.147.000 au 31 décembre 2009 selon la Caisse nationale d’Assurance maladie). Ces derniers continueront à bénéficier d’une prise en charge à 100 %.
Cette mesure devrait permettre une économie de 20 millions d’euros par an dans les dépenses de santé. Mais quel sera le coût des soins liés aux complications de l'hypertension artérielle sévère si des patients ne peuvent plus se soigner faute de remboursement complet ? Avec un nombre estimé de 14,5 millions de personnes hypertendues en France, la question mérite d'être posée.
L’hypertension artérielle est l'un des facteurs de risque des maladies du cœur et des vaisseaux sur lequel il est possible d’intervenir grâce à des traitements efficaces. Les associations de patients atteints de maladies cardiovasculaires protestent contre cette mesure et font remarquer que cette décision semble avoir oublié que, dans le cas des maladies cardiovasculaires, la prévention passe par une prise en charge efficace du principal facteur de risque, l’hypertension artérielle.
Source : Décret n° 2011-726 du 24 juin 2011. Journal officiel, 26 juin 2011.
Commentaires
Cliquez ici pour revenir à l'accueil.