jeunes qui s'embrassent
Il existe plus d’une centaine de types différents de papillomavirus humains (HPV). Certains types d’HPV sont à l’origine des verrues communes ou des verrues plantaires. D’autres types d’HPV contaminent plus particulièrement les muqueuses génitales. Ils sont à l’origine des verrues génitales (condylomes) et de certains cancers (par exemple, le cancer du col de l'utérus et certains cancers de la bouche ou de l'anus/rectum). Depuis quelques années, une vaccination contre certains HPV est recommandée chez les jeunes filles âgées de 14 à 23 ans (Cervarix et Gardasil). Cette vaccination mérite-t-elle d’être élargie aux garçons et quel en serait l’intérêt en terme de santé publique ?
Une équipe de l’université de Californie s’est intéressée à ces questions. L’objectif de leur étude était de mesurer l’efficacité du vaccin anti-HPV chez les garçons pour réduire le risque de contamination par ce virus et de survenue de verrues génitales. Pour cela, 4.065 jeunes hommes âgés entre 16 à 26 ans et provenant de différents pays ont été inclus dans l’étude. Tous les participants ont reçu soit trois doses de vaccin quadrivalent contre les HPV (c’est-à-dire contenant les types 6, 11, 16 et 18 de HPV), soit un placebo. Un suivi médical des participants a été réalisé pendant trois ans.
Pour évaluer l’efficacité du vaccin, les auteurs se sont appuyés sur la fréquence d’apparition de verrues génitales d’une part, et sur le taux d’infection par le HPV sans signes cliniques (par recherche de l’ADN de ces virus) d’autre part. Les résultats obtenus ont ensuite été analysés selon deux méthodes. Avec la première méthode, les auteurs ont voulu savoir quels étaient les effets du vaccin chez des garçons déjà contaminés par le HPV avant le début de l'étude. Avec la seconde méthode d’analyse, l’efficacité du vaccin pour prévenir la contamination a été mesurée.
Les auteurs concluent que trois doses de vaccin contre les HPV préviennent efficacement (dans 9 cas sur 10) les infections à HPV et le développement de verrues génitales chez les garçons âgés de 16 à 26 ans. La vaccination systématique des garçons pourrait par ailleurs permettre de prévenir la contamination des partenaires sexuels, ce qui pourrait contribuer indirectement à la prévention du cancer du col de l’utérus chez la femme.
Source : Giuliano AR et al : Efficacy of Quadrivalent HPV Vaccine against HPV Infection and Disease in Males. New England Journal of Medicine, 2011.
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