L’aspirine, nouvel espoir dans la prévention des cancers ?

Quelques semaines après la publication de leur étude montrant les bénéfices de l’aspirine pour diminuer le risque de cancer colorectal, la même équipe de chercheurs britanniques publie les résultats d’une nouvelle étude selon laquelle le rôle préventif de l’aspirine pourrait être élargi à d’autres cancers. Cette étude a porté sur 25.570 patients, dont une partie a reçu une faible dose quotidienne d’aspirine pendant au moins quatre ans.

Cette étude montre que la prise quotidienne d'aspirine semble réduire le taux de décès lié à un cancer de 21% en moyenne. Ces bénéfices sont observés à partir de cinq ans de prise quotidienne, notamment pour les cancers de l’œsophage, du pancréas, du sein et du poumon. Le délai minimal de traitement semble plus long pour un effet préventif sur le cancer de l’estomac, le cancer colorectal (sept ans) et celui de la prostate.

Jusqu’à présent, aucun médicament n’a jamais fait ses preuves pour diminuer le risque de cancer. L’aspirine, ce médicament centenaire utilisé traditionnellement contre la fièvre, la douleur et, à faible dose, pour fluidifier le sang, amène donc de nouvelles perspectives dans ce domaine, notamment chez les patients à risque. Cependant, si les résultats de cette étude sont particulièrement encourageants, il est encore trop tôt pour en tirer une application concrète en pratique médicale. Rappelons que l'aspirine n'est pas un médicament anodin et que son usage à long terme nécessite toujours un avis médical.

Source : Rothwell PM et al : Effect of daily aspirin on long-term risk of death due to cancer: analysis of individual patient data from randomised trials. Lancet, décembre 2010.