#Santé publique

Cancer colorectal : un test plus simple et plus fiable pour relancer le dépistage organisé

Avec 42 000 cas chaque année dont 50 % au stade métastatique et 17 500 décès, le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer en France (et le 3e en terme de fréquence).

Avec la mise à disposition d'un nouveau test de dépistage immunologique plus performant, les autorités de santé françaises espèrent améliorer les résultats du programme de dépistage organisé, en place depuis 2009.

 
1
2
3
4
5
5,0
(2 notes)
Publicité
Le nouveau test de dépistage ne comporte plus qu'un seul prélèvement de selles (capture d'écran de la vidéo de présentation de l'INCa).

Le nouveau test de dépistage ne comporte plus qu'un seul prélèvement de selles (capture d'écran de la vidéo de présentation de l'INCa).


Un dépistage organisé qui a peiné à convaincre patients et médecins
Depuis 2009, un dépistage organisé du cancer colorectal par recherche d'hémoglobine dans les selles est en place auprès des 50-74 ans, tous les 2 ans.

Mais ce dépistage peine à convaincre : moins de 30 % des personnes concernées ont fait le test ces dernières années. Deux raisons invoquées : un test peu attrayant (six prélèvements de selles sur trois journées consécutives) et un désengagement des médecins généralistes à qui l'État annonce depuis trois ans l'arrivée d'un test plus pratique et plus performant.
 
Le nouveau test de dépistage, plus simple et plus fiable, est enfin disponible
Après moult rebondissements et retards (voir notre article de mars 2015), ce nouveau test dit "immunologique" est enfin disponible : il comporte un seul prélèvement de selles et présente une meilleure sensibilité et une meilleure spécificité (l'hémoglobine de la viande n'est plus cause de tests faussement positifs).

Le lancement officiel de ce test a donné l'occasion à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, de présenter la vaste campagne d'information et de sensibilisation des personnes âgées de 50 à 74 ans qui sera lancée en mai 2015 par l'Institut national du cancer (INCa) autour du dépistage du cancer colorectal : spots TV et radio, affichage, distribution de brochures d'information, films d'animation dans les bureaux postaux, relais par le Secours populaire, etc.
 

Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs déposés via notre site internet.

Ce contenu est fourni par youtube.com. Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par youtube.com avec vos données, qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes :

  • Interactions avec les réseaux sociaux ;
  • Affichage de publicités personnalisées par rapport à votre profil et activités sur ce site et des sites tiers.

En cliquant sur « Configurer les cookies », vous ouvrez notre configurateur vous permettant d’accepter ou de refuser les cookies et autres traceurs susmentionnés conformément à notre Politique cookies.


 
Quels sont les bénéfices attendus avec ce nouveau test de dépistage ?
Au vu de l'expérience d'autres pays européens qui utilisent le test immunologique depuis quelques années, les autorités sanitaires espèrent une augmentation de 10 à 15 % du nombre de personnes âgées de 50 à 74 ans qui feront ce test dans les années à venir, ce qui permettrait d'atteindre l'objectif initial, qui était d'atteindre 45 % de la cible.

Ce nouveau test étant plus sensible, on estime qu'entre 5 400 et 6 200 décès dus au cancer colorectal pourraient être évités chaque année grâce au dépistage organisé de cette maladie.
 
Un test de dépistage du cancer colorectal plus simple à faire
Outre les documents d'identification du prélèvement, le nouveau kit de dépistage contient un dispositif en papier à placer sur la cuvette des toilettes (pour éviter que les selles touchent l'eau) et un tube plat dont le couvercle est prolongé par une tige en plastique rainurée.
 

Il suffit d'effleurer la surface des selles en plusieurs endroits avec la tige en plastique, de la replacer dans le tube plat et de l'agiter pour mélanger selles et réactifs. Le tout est placé dans une enveloppe préaffranchie avec les documents d'identification et envoyé au centre d'analyses.

Pour mieux illustrer le mode d'emploi, l'INCa a mis en ligne une excellente vidéo pédagogique expliquant comment procéder avec ce nouveau test de dépistage : 
 

Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs déposés via notre site internet.

Ce contenu est fourni par youtube.com. Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par youtube.com avec vos données, qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes :

  • Interactions avec les réseaux sociaux ;
  • Affichage de publicités personnalisées par rapport à votre profil et activités sur ce site et des sites tiers.

En cliquant sur « Configurer les cookies », vous ouvrez notre configurateur vous permettant d’accepter ou de refuser les cookies et autres traceurs susmentionnés conformément à notre Politique cookies.


Les résultats du test pourront être consultés sur internet. Une copie sera envoyée au patient et au médecin traitant. Rappelons qu'un test positif signifie seulement qu'une coloscopie doit être faite pour identifier la cause de la présence de sang dans les selles. Un cancer colorectal n'est identifié que dans 8 à 10 % des cas de tests positifs.
 
Comment les personnes concernées pourront-elles obtenir le kit de dépistage ?
Pour obtenir ce kit de dépistage, une seule démarche possible : aller le retirer chez son médecin généraliste (ou un gastro-entérologue de ville). Les envois par la Poste qui étaient la règle avec l'ancien test (après deux lettres d'invitation restées sans réponse) ne sont plus possibles du fait du coût élevé du kit de dépistage. Les autorités de santé envisagent de rétablir cet envoi dans le futur, mais seulement vers les personnes qui auront déjà effectué au moins un test de dépistage du cancer colorectal par le passé (et qui sont donc moins à même de jeter le kit sans faire le test). De plus, les Agences régionales de santé (ARS) auront la possibilité d'expérimenter des programmes alternatifs de distribution du test de dépistage (par exemple via les pharmacies d'officines ou les centres de mammographie).
 
Comment les médecins peuvent-ils obtenir le nouveau test de dépistage ?
Les médecins généralistes peuvent commander le nouveau test de dépistage du cancer colorectal via leur espace personnel sur le site ameli.fr, ou passer commande auprès de la structure de gestion des dépistages organisés de leur département. Certaines de ces structures envisagent une distribution systématique du nouveau test à tous les médecins généralistes de leur département, mais ce ne sera pas le cas dans tous les départements.

Des outils de formation des médecins au sujet du dépistage du cancer colorectal, développés par l'INCa, sont également disponibles en ligne. Aujourd'hui seulement 34 % des médecins généralistes vérifient systématiquement que ce test a été fait auprès de leurs patients âgés de 50 à 74 ans, contre 56 % pour le dépistage du cancer du sein ou 45 % pour celui du cancer du col utérin.

Pourtant, l'échange avec le médecin traitant au sujet du dépistage du cancer colorectal semble décisif : 9 personnes sur 10 réalisent le test dès lors que le médecin leur a remis. Le rôle du médecin traitant est donc déterminant dans l'adhésion du patient au programme de dépistage organisé du cancer colorectal. 
 
Pour en savoir plus :
Marisol Touraine présente le nouveau test de dépistage du cancer colorectal, sante.gouv.fr, 6 mai 2015
Dossier de presse du lancement du test immunologique de dépistage du cancer colorectal, INCa., mai 2015

Sur VIDAL.fr : 
Dépistage organisé du cancer colorectal : gaspillage et imprévoyance gâchent le Mars Bleu des acteurs de santé  (mars 2015)

Commentaires

Ajouter un commentaire
En cliquant sur "Ajouter un commentaire", vous confirmez être âgé(e) d'au moins 16 ans et avoir lu et accepté les règles et conditions d'utilisation de l'espace participatif "Commentaires" . Nous vous invitons à signaler tout effet indésirable susceptible d'être dû à un médicament en le déclarant en ligne.
Pour recevoir gratuitement toute l’actualité par mail Je m'abonne !
Presse - CGU - Conditions générales de vente - Données personnelles - Politique cookies - Mentions légales