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Le virus chikungunya s'est fait connaitre en France avec l'épidémie survenue sur l'île de La Réunion en 2005. Essentiellement rencontré auparavant dans les régions tropicales d'Afrique, d'Inde et d'Asie, il a depuis fait des incursions dans les régions tempérées, comme en Italie en 2007 puis en France métropolitaine en 2010. Son arrivée dans les Caraïbes puis sur le continent américain fin 2013 a marqué une évolution majeure. Son extension, rendue possible par la présence des moustiques vecteurs Aedes aegypti et Aedes albopictus sur tous les continents, fait qu'il menace à présent des populations très nombreuses et immunologiquement naïves, susceptibles de développer des formes sévères d'une infection qui, même dans sa forme classique, est très invalidante. La mise au point d'un vaccin se justifie pleinement, elle est devenue l'objectif de plusieurs laboratoires dans le monde.
Le 20 août 2014, nous rendions déjà compte des avancées réalisées par une équipe du Vaccine Research Center du NIAID : un vaccin constitué d'une particule pseudovirale s'est révélé immunogène, sûr et bien toléré dans un premier essai clinique. Une autre équipe vient à son tour de publier des résultats encourageants. Elle a construit un vaccin recombinant qui utilise comme vecteur le vaccin de la rougeole (un virus rougeoleux atténué dont on connait le profil de sécurité). Administré à 36 volontaires selon 3 dosages, le vaccin s'est révélé immunogène et bien toléré, particulièrement à la dose "moyenne" (92 % de séroconversion après la première dose). Après une deuxième injection, tous les sujets ont présenté des anticorps anti-chikungunya à un titre considéré comme protecteur. De façon remarquable, la même efficacité a été observée chez les sujets qui présentaient des anticorps anti-rougeole avant de participer à l'essai. Selon les chercheurs, le vaccin pourrait être disponible dans quatre à six ans.
Source : Lancet Infectious Diseases.
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