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La leptospirose : une maladie fréquente à Mayotte

22 février 2015 Image d'une montre2 minutes icon Ajouter un commentaire
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Médecine des voyages

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A Mayotte, depuis 2008, une surveillance épidémiologique spécifique de la leptospirose a été mise en place. Tous les cas diagnostiqués sont confirmés par PCR (technique d'amplification du génome bactérien réalisée dans le laboratoire du centre hospitalier de Mayotte) ou par sérologie réalisée dans le laboratoire Cerba. Les cas de leptospirose diagnostiqués sont déclarés à l'Agence régionale de Santé Océan indien.

En 2014, 104 nouveaux cas ont été déclarés, soit un taux d'incidence global de 46 cas pour 100 000 habitants versus 35,6 en 2013 et 53,6 en 2012. Le nombre de cas est supérieur à 2013, année de faible pluviométrie mais est comparable au nombre moyen de cas enregistré de 2009 à 2013. La saison 2014 n'a pas présenté de caractéristique particulière et la transmission s'est déroulée essentiellement de janvier à mai comme les autres années.

La part des femmes et des sujets de moins de 20 ans est en augmentation. Cette tendance est à surveiller. Les activités agricoles et les activités aquatiques sont responsables de la majorité des cas, suivies par le ramassage d'ordures.

Les leptospires sont des bactéries (espèce Leptospira interrogans) susceptibles d'infecter un grand nombre de mammifères sauvages (rongeurs et insectivores : rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens) qui les excrètent dans leur urine. Les bactéries peuvent survivre plusieurs mois dans un milieu humide et chaud.

Les manifestations cliniques vont du syndrome grippal bénin jusqu'à un tableau de défaillance multiviscérale pouvant évouer vers le décès. Des formes asymptomatiques sont couramment décrites au cours d'enquêtes épidémiologiques.

Dans son expression typique, la leptospirose débute après une incubation de 4 à 19 jours par l'apparition brutale d'une fièvre avec frissons, myalgies, céphalées et troubles digestifs, puis évolue vers une septicémie avec atteintes viscérales : hépatique, rénale, méningée et pulmonaire.

Les signes cliniques initiaux sont peu spécifiques (céphalées, fièvre, myalgies) et peuvent conduire à un retard diagnostique et thérapeutique par confusion avec une grippe, le chikungunya ou la dengue.

Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoë, kayak, pêche, chasse, canyoning...) sont particulièrement à risque.

Les principales mesures de prévention et de protection individuelle contre la leptospirose sont les suivantes :

  • Éviter de se baigner en eau douce, particulièrement lorsqu'on est porteur de plaies, et limiter les contacts des muqueuses avec l'eau.
  • Dans la mesure du possible, se protéger par le port de bottes et de gants en cas d'activité à risque (agriculture, élevage...).
  • Lutter contre les rongeurs, qui sont le réservoir de la maladie.
  • Consulter sans délai un médecin en cas d'apparition des symptômes en lui signalant l'activité à risque pratiquée.
  • Ces mesures sont à renforcer durant la saison des pluies, de janvier à mai.

Il existe une vaccination contre la leptospirose. Son efficacité étant limitée à certaines souches de leptospire, elle est rarement réalisée en pratique.

Sources : Institut de veille sanitaire ; Institut Pasteur.

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