#Médecine des voyages

Renforcer la surveillance des maladies animales dans le monde pour préserver la santé publique

20 janvier 2015 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
1
2
3
4
5
(aucun avis, cliquez pour noter)
Publicité
Médecine des voyages

Médecine des voyages

Maladie à virus Ebola, syndrome respiratoire du Moyen-Orient, grippe aviaire hautement pathogène, fièvre aphteuse... : le docteur vétérinaire Bernard Vallat (directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE)) a fait le point sur les nouvelles menaces sanitaires survenues en 2014 et insisté sur l'importance du concept One health (Une seule santé (animale et humaine NDLR), le 8 janvier, à Paris.

Les événements sanitaires marquants de 2014 – zoonoses, maladies émergentes, maladies animales à fort impact économique – rappellent « l'impact de la mondialisation des échanges commerciaux et des déplacements humains et animaux » ainsi que « la nécessité de la prévention et du contrôle des maladies à leur source animale ».

« L'OIE veut convaincre la communauté des bailleurs de fonds qu'il est important que les services vétérinaires surveillent la faune sauvage pour établir une cartographie du virus Ebola afin de prendre des mesures là où le risque existe, comme la vaccination des humains autour des zones à risque », explique-t-il. Des vaccins devraient en effet être disponibles dès cette année.

Volonté d'éradiquer la rage

Il réaffirme la volonté de l'OIE d'éradiquer la rage, l'une des zoonoses les plus meurtrières avec près de 70 000 morts par an : « Si 70 % des chiens sont vaccinés dans les pays infectés, le virus rabique arrête de circuler ».

A la suite de la récente propagation du virus HPAI (Highly Pathogenic Avian Influenza) A(H5N8) en Asie et en Europe, l'OIE alerte sur le nécessaire renforcement, dans le monde entier, des systèmes de surveillance et de détection précoce des maladies animales domestiques et sauvages et recommande d'en faire « un objectif majeur des politiques sanitaires publiques ».

La nouvelle souche virale d'influenza aviaire (ou grippe aviaire) hautement pathogène A(H5N8) est apparue chez les volailles en moins de onze mois en Corée, en Chine, au Japon, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.

Ces dernières décennies, les impacts de la mondialisation des échanges d'animaux, de personnes et de produits commerciaux ont multiplié les possibilités de propagation des pathogènes dans le monde entier en un temps record.

Dissémination mondiale du virus A(H5N8)

La récente découverte du virus A(H5N8) en Europe rappelle à la communauté internationale qu'un phénomène naturel comme les flux migratoires d'oiseaux sauvages peut aussi être responsable de la dissémination mondiale d'une maladie. À ce jour, la souche A(H5N8) n'a été reliée à aucun cas humain mais il faut rester vigilant face aux capacités de mutation des virus grippaux.

Avec 75 % des maladies humaines émergentes issues de pathogènes transmis par les animaux, domestiques et sauvages, la protection de la santé publique est intimement liée à la préservation de la santé animale. La transmission du virus Ebola d'un animal sauvage à l'homme, suivie d'une transmission interhumaine massive, en est un autre exemple.

Dans ce contexte, l'OIE rappelle que, avec ou sans potentiel de transmission à l'homme, les conséquences d'une mauvaise gestion du contrôle des maladies à leur source animale sont souvent très lourdes pour la population et l'économie locale, régionale et mondiale.

Prévenir les maladies à leur source animale

« Les crises des vingt dernières années, comme celles liées aux grippes aviaires A(H5N1) et A(H7N9), à la fièvre aphteuse, à l'encéphalopathie spongiforme bovine ou la maladie à virus Ebola, montrent que les politiques de prévention des maladies à leur source animale ont certes un coût sur les budgets des Etats ou de la communauté internationale, mais que celui-ci est dérisoire comparé aux coûts induits par la gestion d'une panzootie ou d'une pandémie », explique Bernard Vallat.

L'existence de services vétérinaires nationaux compétents et organisés, quel que soit le niveau de développement du pays, est un prérequis à une détection précoce et une réponse rapide et transparente aux foyers de maladies animales.

Il est nécessaire d'assurer une surveillance large et optimale des maladies animales chez l'animal sauvage et chez l'animal domestique. « Eleveurs, chasseurs, pêcheurs et autres usagers de la nature sont également des acteurs essentiels avec qui il convient de coopérer », rappelle le Dr Vallat. « Des moyens supplémentaires doivent être consacrés partout à la recherche active des pathogènes dans la faune sauvage, y compris chez les oiseaux aquatiques ».

Une conférence sur les menaces biologiques

À l'échelle internationale, des outils ont été développés ces dix dernières années pour prévenir les panzooties et les pandémies à leur source animale : processus OIE d'amélioration des performances des services vétérinaires nationaux, règlement sanitaire international créé par l'Organisation mondiale de la santé, système mondial d'information zoosanitaire de l'OIE. « Il convient de les diffuser et d'en faire bénéficier en priorité les pays en développement, où l'explosion de la demande en protéines animales va fortement modifier les conditions d'élevage vers des systèmes plus intensifs qui nécessiteront un contrôle vétérinaire plus étroit. Il nous faut le faire vite car les pathogènes n'attendent pas », souligne le Dr Vallat.

Il rappelle les autres axes de travail de l'OIE : garantir le bien-être animal, préserver la sécurité alimentaire mondiale, faire reculer la pauvreté en développant l'élevage, préserver le développement durable et l'environnement en améliorant la santé animale, lutter contre l'antibiorésistance.

Parmi les conférences mondiales organisées par l'OIE cette année, Bernard Vallat attire l'attention sur celle concernant la réduction des menaces biologiques, du 30 juin au 2 juillet, à Paris, car « 80 % des agents utilisés pour le bioterrorisme sont zoonotiques ». Pour la première fois, les services de la santé animale, de la santé et de la sécurité vont collaborer », explique-t-il.

Les commentaires sont momentanément désactivés

La publication de commentaires est momentanément indisponible.

Pour recevoir gratuitement toute l’actualité par mail Je m'abonne !
Publicité
Dans la même rubrique
Publicité
Presse - CGU - CGV VIDAL Expert - Données personnelles - Politique cookies - Mentions légales - Contact webmaster