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Le nombre de cas d'infection à virus Ebola diminue en Guinée mais augmente dans la capitale et ses environs

04 janvier 2015 Image d'une montre5 minutes icon Ajouter un commentaire
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Situation de l'épidémie d'Ebola en Guinée

Depuis le début de l'épidémie jusqu'à la date du 28 décembre 2014, le total des cas déclarés (suspects, probables ou confirmés) en Guinée est de 2 706 cas, dont 1 708 décès, soit une létalité de 63 % (la létalité est la proportion de décès parmi les cas). La figure 1 montre l'évolution mensuelle des cas et des décès en Guinée.

Figure 1 : Evolution mensuelle des cas, des décès confirmés et de la létalité de la fièvre hémorragique à virus Ebola en Guinée à la date du 28 décembre 2014 (Coordination nationale, base de données mise à jour en décembre par l'OMS après vérifications et prise en compte des cas déclarés avec retard).

Situation épidémiologique d'ebola en guinée

Au total, 848 cas confirmés sont sortis guéris des centres de traitement Ebola (CTE) depuis le début de l'épidémie.

Neuf préfectures (Fria, Gaoual, Koubia, Koundara, Labé, Lélouma, Mali, Mandiana et Tougué) n'ont notifié aucun cas depuis le début de l'épidémie. Cinq préfectures (Boffa, Boké, Dinguiraye, Pita et Yomou) n'ont pas notifié de cas depuis plus de 42 jours. Cinq de ces préfectures (DubrékaFriaKoundaraLabé et Mandiana) sont en alerte car des contacts venant d'une autre préfecture y sont suivis. Les autres préfectures ont notifié des cas depuis moins de 21 jours.

Deux enterrements non sécurisés dans le village de Tangoto (sous-préfecture de Fermessadou, préfecture de Kissidougou), en lien avec un décès non sécurisé d'un ressortissant guinéen à Monrovia, ont été à l'origine de 72 cas confirmés en décembre (semaines 51 et 52). Ainsi, après une tendance à la baisse début décembre, le nombre de cas confirmés sera fin décembre légèrement supérieur à celui d'octobre pour les cas (448 le 28 décembre versus 446 le 31 octobre), tout en restant plus faible qu'en novembre (525 cas).

Cette semaine, on observe les mêmes tendances que les deux semaines précédentes. L'incidence est à la baisse en Guinée forestière mais il faut poursuivre les efforts de lutte. La surveillance transfrontalière avec les deux autres pays épidémiques est une action indispensable à organiser pour la lutte à venir. Une vigilance extrême reste indispensable, compte-tenu d'un rebond toujours possible, comme en juillet à Macenta. En Haute Guinée, la situation n'est toujours pas maitrisée, notamment dans la préfecture de Kissidougou, où un seul enterrement non sécurisé a été à l'origine de plus de 70 cas confirmés en semaines 51 et 52. Il faut y intensifier la lutte. 

L'incidence est à la hausse dans la capitale et dans les préfectures proches. On observe des taux d'incidence plus élevés depuis la semaine 41 (sauf en semaine 44) à Coyah, à Forécariah en semaines 50 et 51 et à Kindia et Dubréka en semaine 51. 

La bataille la plus importante reste toujours celle qui doit se jouer dans la capitale et les préfectures proches, où l'incidence augmente (Coyah, où le CTE doit ouvrir le 30 décembre, ForécariahDubréka et Kindia). L'identification des besoins par les missions d'évaluation sur le terrain constituent toujours la base de l'intensification de la lutte contre Ebola dans cette région.

 

Données concernant les professionnels de santé

La majorité des contaminations surviennent lors de pratiques médicales hors des structures de soins Ebola et des structures de soins officielles. La mise en oeuvre d'un programme spécifique de communication pour un changement de comportement (Communication for Behavioral Impact) destiné aux personnels de santé est une priorité complémentaire des efforts de formation, d'organisation des structures et de mise à disposition des moyens de protection lors de la prise en charge des malades présentant des symptômes compatibles avec une infection à virus Ebola dans les formations sanitaires du pays, compte-tenu de la proportion importante d'infection à virus Ebola lors des consultations dans les cabinets privés (Clandos) ou à domicile, notamment entre confrères et sans précautions, et du déni de l'infection au début par nombre de soignants (plusieurs exemples en attestent).

Structures de prise en charge des patients atteints de la maladie à virus Ebola en Guinée

Le CTE de Guéckédou a supporté seul l'extension de l'épidémie en Guinée forestière et en Haute Guinée de la semaine 44 à la semaine 47. Son activité a baissé depuis la semaine 47, avec l'ouverture des CTE de Macenta (14 novembre) et N'Zérékoré (29 novembre) et l'ouverture de centres provisoires de transit à Kérouané et Siguiri. En semaine 51, son activité a de nouveau augmenté en lien avec les nombreux cas dus à l'enterrement non sécurisé de la préfecture de Kissidougou, de même pour le CTE de Macenta. On observe toujours en semaine 52 une augmentation de l'activité du CTE de Donka par rapport à la situation des semaines 44 à 49.

Données concernant le suivi des contacts

L'état de suivi des contacts est déclaré par les équipes préfectorales. Cet état ne tient pas compte de quelques malades non identifiés dans les zones de réticences et donc des sujets contacts de ces malades. L'objectif de 100 % de contacts suivis n'est pas atteint.

Données concernant les réticences

Les réticences sont des freins à la lutte, notamment le suivi des contacts, et apparaissent souvent lors de la survenue de cas et de décès liés à Ebola. On assiste à de véritables « épidémies » de réticences concomitantes des épidémies de fièvre hémorragique Ebola dans la population.

Ces réticences sont très variables en termes d'importance géographique et de degré de violence. En effet, ces réticences sont des refus des activités de lutte pour diverses raisons qui trouvent leurs origines soit au niveau de la population elle-même soit au niveau des équipes d'intervention. Elles peuvent concerner une seule famille, un quartier, un village entier ou plusieurs villages dans une sous-préfecture et être de gravité variable, du simple refus, très fréquent, à des violences à personnes qui restent très rares.

L'impact favorable des actions de terrain ces dernières semaines par les ministres ressortissants ne résiste pas à l'apparition de cas ou de décès dans de nouvelles localités (exemple de la préfecture de N'Zérékoré). Il reste toujours nécessaire de réduire les réticences dans les préfectures de CoyahForécariahDubréka et Kindia pour mieux prévenir la survenue de cas dans la capitale.

Situation dans la sous-région

Les proportions de cas suspects sont hétérogènes (39 % au Libéria, 19 % en Sierra Leone et 1 % en Guinée). Les létalités sont également hétérogènes, la faible létalité en Sierra Leone (29 %), bien qu'en augmentation ces dernières semaines, et dans une moindre mesure celle du Liberia (43 %) laissent perplexe comparées à celle de la Guinée (63 %). La létalité des patients hospitalisés dont l'évolution est connue est égale à 58 % en Guinée, 60 % en Sierra Leone et 58 % au Libéria (OMS, 28 décembre 2014). Compte-tenu de la situation en Sierra Leone, la surveillance des contacts et des malades venant de ce pays, mais également du Liberia, est à mettre en place en Guinée.

Au Mali, on compte au total 8 cas (dont 7 confirmés et un quart de professionnels de santé) et 6 décès. Le dernier cas a été déclaré guéri le 11 décembre, les 433 contacts recensés ont dépassé les 21 jours de suivi. Vingt-quatre jours se sont écoulés depuis le dernier cas. Le Mali aura éliminé Ebola (« Ebola free ») dans 18 jours (OMS 31 décembre).

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