#Médecine des voyages

Une infection par un nouveau poxvirus décrite chez deux patients

10 novembre 2014 Image d'une montre2 minutes icon Ajouter un commentaire
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Médecine des voyages

Médecine des voyages

Certaines infections humaines à poxvirus peuvent être acquises par voie zoonotique (de l'animal à l'homme). Aux Etats-Unis, une infection par un poxvirus inconnu a été décrite chez deux patients (dont un immunodéprimé) ayant eu des contacts avec des équidés (des chevaux et des ânes).

La première patiente est une jeune fille de 17 ans de l'Est du Tennessee ayant présenté en 2012 des lésions douloureuses et prurigineuses sur le visage et les tempes ne répondant pas aux antibiotiques. Suspectant un poxvirus, les médecins ont envoyé des échantillons prélevés chez la patiente aux Centers for Disease Control and Prevention (CDC) pour analyse. Les lésions ont été excisées ou traitées par cryothérapie.

Cette patiente suivait un traitement immunosuppresseur à la suite d'une transplantation cardiaque effectuée cinq ans plus tôt et possédait des chevaux. Aucun n'a présenté de lésions muqueuses, ni cutanées.

Une papule évoluant en nodule

La deuxième patiente est une femme de 28 ans de l'Ouest du Missouri ayant voyagé en Tanzanie, où elle s'est occupée d'ânes et de chevaux. En mars 2013, elle a eu une brûlure due à une corde à la main. Peu après, elle a tiré un âne d'un trou d'eau boueuse dans lequel elle a plongé les mains. Certains des ânes qu'elle soignait présentaient des plaies au garrot et aux membres.

De retour aux Etats-Unis, cette femme a développé une papule dans la zone de la brûlure de la corde, qui a évolué en nodule. Un dermatologue a excisé la lésion et l'a envoyée aux CDC. La patiente possédait un chat, un chien et un cheval, dont aucun n'a présenté de lésion visible.

Les biopsies des lésions cutanées des patientes ont été analysées par histopathologie, immunohistochimie et microscopie électronique. Des échantillons cutanés ont été prélevés chez les animaux ayant eu des contacts fréquents avec elles. D'autres prélèvements ont été effectués dans l'environnement et chez des rongeurs dans la ferme où la patiente immunodéprimée travaillait.

Savoir envisager les poxvirus dans les infections cutanées

Les échantillons issus des patientes, des animaux et de l'environnement ont été analysés par PCR (Polymerase chain reaction, une technique d'amplification génique). L'ADN viral a été utilisé pour identifier l'agent pathogène et pratiquer une analyse phylogénétique.

Un nouveau poxvirus a été identifié dans les échantillons provenant des deux patientes. Il partage 88 % de similitudes avec les virus du genre Parapoxvirus et 78 % avec ceux du genre Molluscipoxvirus, tout en étant suffisamment différent pour ne pas pouvoir être classé.

Tous les échantillons animaux et environnementaux étaient négatifs pour les poxvirus. Les lésions des deux patients ont entièrement guéri.

Cet article rappelle que les poxvirus doivent savoir être envisagés dans les infections cutanées humaines, en particulier chez les personnes en contact avec des animaux de ferme. L'évolution clinique des patients a été similaire à celle des infections à parapoxvirus. La source de ce virus est actuellement inconnue mais est présumée zoonotique.

Cet article montre aussi l'importance d'une approche globale dans le diagnostic des infections humaines causées par des agents pathogènes inconnus.

Source : Clinical Infectious Diseases, 9 octobre 2014.

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