#Médecine des voyages

Ebola : point de situation

26 octobre 2014 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Médecine des voyages

Médecine des voyages

L'épidémie d'infection à virus Ebola (EVD) sévit en Afrique de l'Ouest depuis maintenant plus de 7 mois. A ce jour, selon l'OMS, on compterait plus de 10 000 victimes, dont près de 5 000 morts, et beaucoup de cas resteraient non diagnostiqués. Des sujets infectés sont arrivés dans plusieurs pays hors du continent africain, dont la France, et on a observé récemment une transmission locale à des personnels soignants en Espagne puis aux USA.

Au Sénégal, où un cas a été importé le 29 août, un plan national a été aussitôt déclenché et aucune transmission n'a eu lieu ; le pays a pu être déclaré indemne et félicité par l'OMS le 17 octobre. La fin de l'épidémie a également être déclarée au Nigéria. Une enquête a montré que tous les cas observés dans ce pays avaient un lien avec un unique voyageur infecté arrivé du Libéria le 20 juillet. Alors que l'évolution de la situation dans ces deux pays, comme du reste celle du foyer indépendant qui s'est développé en République Démocratique du Congo et qui semble à présent éteint, montre qu'il est possible de mener une lutte efficace contre la transmission du virus, celle-ci échappe encore à tout contrôle en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, et nul ne sait comment l'épidémie va évoluer dans l'immédiat. Selon Le Figaro du 23 octobre, l'OMS jugeait à présent peu probable l'extension à un nouveau pays, mais un cas importé au Mali depuis la Guinée a été confirmé le jour même.

Face à cette situation, la mobilisation internationale se renforce. De plus en plus de pays mettent en place et renforcent des points de contrôle à l'arrivée de voyageurs, alors que les contrôles au départ des pays touchés par l'épidémie étaient jugés suffisants par beaucoup il y a quelques jours seulement. La Commission Européenne vient d'annoncer le financement, à hauteur de 24,4 millions d'euros, de projets visant à valider des vaccins ou des stratégies thérapeutiques jugés prometteurs, mais dont les premières utilisations ne seraient possibles que dans plusieurs mois. Des travaux visent également l'amélioration des outils de diagnostic, celui-ci devant être rendu plus rapide, précis et accessible au plus grand nombre dans la zone d'épidémie, afin que tous les sujets porteurs du virus et susceptibles de la transmettre soit pris en charge sans délai de façon appropriée. Dans ce domaine, les annonces faites par le CEA en France et d'autres laboratoires, tels que Corgenix, soutenu aux Etats-Unis par le NIH, sont prometteuses.

Pour l'heure, cependant, la lutte contre l'épidémie doit s'organiser et se renforcer avec les moyens existants. Ils ont prouvé leur efficacité, encore faut-il qu'ils soient disponibles et convenablement utilisés, en particulier par les personnels soignants qui continuent de payer un lourd tribut à cette épidémie. Ces moyens doivent être déployés en priorité sur les lieux de l'épidémie, afin qu'elle demeure autant que possible contenue. Ils doivent également être opérationnels partout où des sujets infectés sont susceptibles d'arriver et d'être pris en charge. Les mises au point régulièrement effectuées par les autorités de santé, en réponse à des problèmes rencontrés, doivent être connues et prises en compte. En France, suite aux inquiétudes exprimées il ya quelques jours par les équipes des hôpitaux désignés pour accueillir les malades d'Ebola, la ministre de la santé a annoncé l'organisation rapide d'exercices visant à vérifier et compléter l'état de préparation des personnels et des moyens, à identifier les difficultés s'il y a lieu, et à rassurer professionnels de santé et population générale. Aux Etats-Unis, les CDC mettent à jour des recommandations et guides pratiques adressés aux professionnels de santé amenés à s'occuper de malades sur le sol américain, mais qui intéressent plus largement tous ceux qui combattent l'épidémie. Récemment, l'accent y a été mis sur la nécessité de la préparation et d'une supervision, par une personne compétente se tenant en retrait, de tous les actes en rapport avec la prise en charge de cas suspects ou de malades, et en particulier des phases d'habillage et de déshabillage dans l'utilisation des équipements de protection. Il est précisé que ces équipements ne doivent laisser aucune parcelle de peau exposée à des contacts ou projections éventuels. Enfin, il est rappelé que pour tout sujet suspect ou malade présentant des signes compatibles avec une infection Ebola, les diagnostics différentiels doivent être envisagés, et les pathologies associées traitées.

Sources :

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