#Médecine des voyages

Premier foyer autochtone de chikungunya en France métropolitaine (Hérault)

23 octobre 2014 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Médecine des voyages

Médecine des voyages

Le 20 octobre 2014, le centre national de référence des arboviroses a confirmé l'existence de quatre cas autochtones de chikungunya dans l'Hérault. Ces patients, tous guéris et en bonne santé, appartiennent à une même famille résidant à Montpellier. Ils n'avaient pas voyagé à l'étranger mais il semble qu'un de leurs voisins soit revenu d'un pays où circule le chikungunya. C'est la première fois qu'un foyer autochtone de chikungunya de cette importance survient en France métropolitaine (en 2010, deux cas importés ont été déclarés dans le Var).

Le chikungunya est une maladie fébrile d'origine virale transmise par un moustique. Cette maladie sévit habituellement dans les régions tropicales et subtropicales du globe car le moustique vecteur, qui appartient au genre Aedes (espèces Aedes aegypti et Aedes albopictus) se multiplie de manière optimale entre 20 °C et 30 °C. Le chikungunya se manifeste par l'apparition brutale d'une fièvre souvent supérieure à 38,5 °C et généralement accompagnée de douleurs articulaires, de courbatures, d'une éruption et de maux de tête.

Un cas de chikungunya est dit "autochtone" lorsqu'il survient chez une personne vivant dans une zone où le virus chikungunya n'est pas implanté, en dehors de tout voyage dans un pays où circule ce virus (zone d'endémie). Un cas importé fait au contraire suite à un voyage en zone d'endémie. Les cas de chikungunya diagnostiqués en métropole dans les 15 jours suivant le retour d'un voyage en zone d'endémie sont des cas dits "importés". 

La survenue de ce foyer autochtone de chikungunya signifie qu'un moustique femelle montpelliérain de l'espèce Aedes albopictus (également appelé moustique tigre car rayé) a été contaminé en piquant un cas importé (peut-être le voisin signalé plus haut). Après une période de quelques jours durant lesquels le virus se multiplie et gagne les glandes salivaires du moustique, celui-ci peut piquer d'autres personnes et leur transmettre la maladie. Il faut 4 à 7 jours pour que les symptômes apparaissent chez la personne contaminée par le moustique.

Quels sont les risques et comment lutter contre un foyer autochtone de chikungunya ?

Le risque de développement d'une épidémie est considéré comme faible mais ne peut être exclu, en raison de l'implantation importante du moustique Aedes albopictus dans le département de l'Hérault. La baisse des températures inhibera le développement des moustiques.

Une instruction datée du 29 avril 2014 détaille les modalités de mise en oeuvre du plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en métropole. Nous avons rapporté et commenté sa mise à jour dans une nouvelle datée du 1er août 2014. D'après ce plan, le département de l'Hérault est passé directement du niveau 1 (moustique vecteur implanté et actif) au niveau 3 (au moins deux cas groupés dans le temps et l'espace)

Une enquête épidémiologique et une démoustication seront effectuées dans 300 habitations du quartier concerné. 

Le Préfet de l'Hérault et l'Agence régionale de la santé en appellent à la mobilisation individuelle et collective et demandent aux personnes résidant dans l'Hérault d'adopter un certain nombre de mesures visant à maîtriser la dissémination du virus :

  • Détruire les gîtes potentiels de reproduction et de développement des moustiques autour et dans l'habitat en supprimant les eaux stagnantes où se développent les larves : retirer toutes les soucoupes des pots de fleurs, mettre à l'abri tous les objets susceptibles de se remplir d'eau de pluie ou d'arrosage et nettoyer au moins une fois par semaine tous les endroits où l'eau peut stagner (gouttières, siphons, vases, détritus , etc).
  • Protéger l'habitat : utiliser des diffuseurs d'insecticide à l'intérieur et des serpentins à l'extérieur, installer des moustiquaires et allumer la climatisation au besoin car les moustiques fuient les endroits frais.
  • Se protéger individuellement des piqûres de moustiques : porter des vêtements longs, appliquer sur la peau des produits anti-moustiques, surtout la journée (en respectant les précautions d'emploi, en particulier chez l'enfant et la femme enceinte) et installer des moustiquaires de berceau chez le nouveau-né et le nourrisson.

Il faut noter par ailleurs que quatre cas de dengue autochtone, apparemment non reliés, sont survenus en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Les cas importés de dengue et de chikungunya ne cessent d'augmenter

Pour la période du 1er mai au 17 octobre 2014, 1 270 cas suspects de dengue ou de chikungunya ont été signalés (données de l'Institut de veille sanitaire). Parmi eux ont été confirmés :

  • 146 cas importés de dengue ;
  • 403 cas importés de chikungunya ;
  • 6 cas importés co-infectés (dengue et chikungunya).

Par rapport à l'année 2013, le nombre de cas de chikungunya importés est en forte augmentation, en rapport avec l'épidémie importante survenue dans les Antilles. 

Dans les départements du sud de la France où le moustique vecteur est présent, un dispositif spécifique de signalement des cas suspects et de confirmation biologique existe. Une fiche d'information sur le diagnostic, le signalement, le traitement et les mesures de prévention est disponible.

Source : Agence régionale de santé Languedoc-Roussillon.

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