Des experts en santé animale présentent les connaissances actuelles sur la maladie à virus Ebola

L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a publié, le 6 octobre 2014, une fiche technique sur la maladie à virus Ebola, préparée et revue par des experts scientifiques internationaux (dont des experts des Centres de référence internationaux et du Groupe de travail sur les maladies de la faune sauvage de l'OIE). Elle présente les observations épidémiologiques et les données scientifiques sur la maladie, y compris le réservoir animal du virus.

Ces informations ont été approuvées par la Commission scientifique de l'OIE sur les maladies animales.

Une zoonose sans traitement, ni vaccin

La maladie à virus Ebola est une affection contagieuse grave qui touche l'homme et les primates non humains (gorilles, chimpanzés et certains autres singes). Elle survient principalement dans le centre et dans l'ouest de l'Afrique et peut être transmise à l'homme à partir d'un animal ou d'une personne infectée.

Cette zoonose est une menace significative pour la santé publique. Elle provoque chez l'homme des foyers de fièvre hémorragique caractérisés par une létalité (proportion de décès parmi les cas) élevée. Il n'existe à ce jour aucun traitement, ni aucun vaccin autorisés à usage humain. Des médicaments et des vaccins expérimentaux sont en cours d'étude.

Le plus grand foyer de toute l'histoire

Le virus a de nouveau été rapporté chez l'homme début 2014 en Guinée puis au Liberia. Il s'est propagé depuis en Sierra Leone et plus récemment au Nigéria pour devenir le plus grand foyer de maladie Ebola de toute l'histoire et le premier foyer d'Afrique de l'Ouest. En août 2014, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré cette épidémie urgence sanitaire internationale. Un foyer sans rapport avec le précédent a été rapporté en République Démocratique du Congo.

Bien que la souche provoquant le foyer actuel ait entraîné une mortalité sans précédent, la source initiale du virus reste inexpliquée. Il est cependant probable qu'initialement, il se soit introduit dans la population humaine à partir d'un animal sauvage à une personne unique. La maladie se transmet actuellement de personne à personne. Rien ne prouve que les animaux continuent de jouer un rôle dans la propagation du virus.

Chauves-souris et primates non humains

Les études de terrain et les enquêtes épidémiologiques démontrent que les réservoirs naturels du virus pourraient être des roussettes (espèces de chauves-souris) qui hébergent le virus sans présenter de signes cliniques. Ces résultats devront être étudiés plus en détail.

Selon toute probabilité, la transmission initiale du virus Ebola à l'homme se fait à partir d'animaux tels que les chauves-souris ou les primates non humains, à l'occasion de la chasse et du ramassage d'animaux sauvages malades ou morts et de la manipulation ou de la consommation de viande de brousse crue. Dans certaines zones rurales, les roussettes sont une source populaire de viande pour la consommation humaine et sont préparées à la main avant d'être séchées, fumées ou cuites.

L'infection peut aussi être transmise à l'homme par la manipulation ou la consommation de fruits sauvages contaminés par la salive ou les matières fécales de ces chauves-souris dans les zones contaminées.

Renforcer la surveillance de la faune sauvage

L'OIE est totalement en accord avec les recommandations de l'OMS consistant à éviter tout contact avec des animaux sauvages dans les zones touchées, notamment avec les chauves-souris, les singes et les rongeurs.

Les services vétérinaires des pays concernés sont invités à rester vigilants et à renforcer la surveillance de la faune sauvage. En collaboration avec ses experts, l'OIE poursuivra ses travaux et tiendra ses pays membres et le grand public régulièrement informés des évolutions de cette maladie.

Source : Organisation mondiale de la santé animale.