#Médecine des voyages

Babar est-il tubard ?

29 septembre 2014 Image d'une montre2 minutes icon Ajouter un commentaire
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Médecine des voyages

Médecine des voyages

Plus que son cousin d'Afrique, l'éléphant d'Asie - Elephas maximus - est très sensible à l'infection tuberculeuse. On sait depuis 20 ans que Mycobacterium tuberculosis peut être transmis de l'éléphant à l'homme et, depuis peu, que la transmission est également possible dans le sens inverse. Qu'en est-il au Laos, pays « du million d'éléphants » où la prévalence de la tuberculose humaine est l'une des plus élevées en Asie du Sud-Est ? Certes, les guerres et le braconnage ont réduit à près d'un millier le nombre d'éléphants du Laos, dont la moitié vit à l'état sauvage. L'autre moitié, domestiquée pour des travaux de débardage ou pour des activités touristiques, a des contacts fréquents et étroits avec l'homme, en premier lieu avec leurs cornacs et leurs propriétaires, mais aussi avec les vétérinaires et les touristes. Faut-il considérer ces braves pachydermes comme des réservoirs de bacilles de Koch et un risque potentiel pour les populations qui vivent à leur contact ?

Afin de répondre à cette question, une enquête multidisciplinaire a été conduite par les vétérinaires de l'ONG ElefantAsia et les médecins de l'Institut de la Francophonie pour la Médecine Tropicale. L'objectif était de déterminer la prévalence de la tuberculose chez les éléphants domestiques et les personnes contacts. L'enquête vétérinaire, réalisée sur 80 éléphants de la province de Sayaboury, au Nord-Ouest du Laos, comportait un dépistage sérologique à l'aide d'un test immunochromatographique (Elephant TB STAT‐PAK®, ChemBio Diagnostic Systems Inc) permettant de détecter des anticorps spécifiques de M. tuberculosis. L'enquête médicale, réalisée chez les personnes contacts, consistait en un dépistage clinique et radiographique ; en cas de signe évocateur de tuberculose, trois crachats successifs étaient prélevés pour bacilloscopie et culture.

Au total, 36 % des éléphants testés étaient séroréactifs, 48 % des mâles et 29 % des femelles, sans relation significative avec les signes d'appel de la tuberculose (fatigue, perte de poids, anorexie, écoulement de la trompe). Sur les 142 personnes contacts incluses (1 à 4 personnes par éléphant), toutes de sexe masculin, 63 % avaient un signe clinique et 6 % une image radiographique pouvant évoquer la tuberculose, mais les examens microscopiques et les cultures de crachats ont tous été négatifs pour M. tuberculosis.

En conclusion, cette enquête n'a pas permis d'établir que la vie au contact d'éléphants atteints de tuberculose infection constitue un risque significatif de développer une tuberculose maladie, mais, compte tenu du taux élevé d'éléphants séroréactifs, une surveillance médicale spécifique reste souhaitable au Laos dans cette population exposée.

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