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Conduite à tenir face à un cas de fièvre Ebola : application au premier cas rapatrié en France

18 septembre 2014 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Médecine des voyages

Médecine des voyages

Le Haut Conseil de la santé publique a émis des précisions sur l'avis concernant la conduite à tenir autour des cas suspects de maladie à virus Ebola du 10 avril 2014.

1 - Précisions relatives aux modalités de gestion des excréta, fluides biologiques et déchets d'activités de soins à risque biologique et assimilés (DASRIA) issus de patients suspects, possibles ou confirmés de fièvre hémorragique virale.

Il est recommandé de :

  • Ne pas déroger au principe d'incinération des DASRIA issus des patients atteints de maladie à virus Ebola, qu'ils soient classés "cas confirmé" ou "cas possible".
  • Ne pas retenir la banalisation (technique de prétraitement par désinfection chimique ou thermique) comme étant une stratégie alternative à l'incinération des DASRIA.

2 - Précisions relatives aux mesures de sécurité biologique pour la prise en charge des échantillons biologiques des patients suspects de présenter une fièvre hémorragique à virus Ebola. En annexe de la recommandation est insérée une procédure pour la prise en charge de ces patients.

Les principes suivants sont rappelés dans l'avis :

  • La séniorisation médicale épidémio-clinico-biologique (c'est-à-dire réserver la prise en charge du malade à des professionnels de santé expérimentés) est impérative dans la gestion des patients susceptibles de présenter une infection à virus Ebola, depuis le niveau initial jusqu'à la prescription des examens de biologie courante, si le diagnostic de maladie à virus Ebola est confirmé.
  • Les référents épidémiologistes, infectiologues, microbiologistes et hygiénistes de l'Agence régionale de santé et du Centre national de référence pour les fièvres hémorragiques virales doivent collaborer pour procéder sans délai au classement du "patient suspect" en "cas possible" ou en "cas exclu".
  • Pour le diagnostic de maladie à virus Ebola, le prélèvement de sang total sur tube sec ou EDTA à + 4°C reste la méthode de référence. 
Les conditions du prélèvement sont décrites dans l'avis du Haut Conseil de la santé publique du 10 avril 2014.

2.1. Prise en charge d'un cas « suspect »

L'identification des patients "suspects" de fièvre à virus ébola repose sur :

  • une fièvre supérieure ou égale à 38,5°C ;
  • un voyage dans les 21 jours précédents en zone d'épidémie.

La démarche de classement en "cas possible" / "cas exclu de suite" doit être rapide (inférieure à une à deux heures).

2.2. Prise en charge d'un cas "possible" dans l'attente de la confirmation ou de l'infirmation du diagnostic

Le délai de réponse par le Centre national de référence ne devrait pas excéder un délai total de 12 heures à 24 heures environ. Concernant la recherche d'autres diagnostics, diagnostics différentiels ou co-infections, il est pris en compte pendant ce délai, pour ne pas entraîner de perte de chance pour le patient.

La balance bénéfice/risque est en faveur de :

  • la mise en route d'un traitement présomptif contre le paludisme.
  • Si d'autres symptômes évoquent une infection bactérienne, mise en route d'emblée d'une antibiothérapie probabiliste à large spectre (par exemple la ceftriaxone à 100 mg/kg/j, voire de l'imipénème) et réalisation d'hémocultures avant mise sous antibiothérapie. Ces hémocultures sont mises à l'étuve mais non techniquées (quarantaine) jusqu'au diagnostic confirmé ou infirmé de maladie à virus Ebola.
  • Si une autre cause que celles citées ci-dessus est évoquée, l'inclure dans le traitement présomptif.

Le Centre national de référence des fièvres hémorragiques est le seul à pouvoir infirmer ou confirmer le diagnostic de maladie à virus Ebola. Si le diagnostic est infirmé, le malade rejoint la filière habituelle de prise en charge d'une pathologie fébrile au retour de voyage.

2.3. Prise en charge d'un malade dont le diagnostic de maladie à virus Ebola est confirmé

  • Les principes de prise en charge restent les mêmes : séniorisation de la prescription, des prélèvements, des conditions de réalisation des examens biologiques et des investigations complémentaires ;
  • Tout doit être mis en œuvre pour que l'ensemble des établissements de santé régionaux disposent d'installations de niveau de confinement 3 et qu'ils soient équipés d'un poste de sécurité microbiologique de niveau III le plus rapidement possible.

Les examens biologiques et leurs conditions de réalisation pour la prise en charge d'un cas « confirmé » sont détaillés en annexe de la recommandation.

Toutes ces mesures sont mises en place dans neuf hôpitaux français de référence.

Ce dispositif vient d'être activé pour le rapatriement d'un cas de fièvre Ebola chez une soignante de Médecins sans frontière. Celle-ci a été hospitalisée dans le service de maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital d'instruction des armées Bégin à Saint-Mandé, près de Paris.

Source : Haut Conseil de la santé publique.

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