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Les nouveautés du calendrier vaccinal 2014

Publié le 22 avril dans le BEH, le calendrier vaccinal 2014 propose des recommandations actualisées. Les nouveautés sont centrées cette année sur les infections invasives à méningocoque B (IIM B), les infections à papilloma virus, l'hépatite B, la coqueluche ainsi que la rougeole, les oreillons et la prévention du tétanos.

Les personnes immunodéprimées et/ou aspléniques intègrent par ailleurs ce calendrier avec des recommandations vaccinales spécifiques.
23 avril 2014 Image d'une montre6 minutes icon Ajouter un commentaire
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En France, c'est le Comité technique des vaccinations, une composante du Haut Conseil de la santé publique, qui est chargé de donner un avis sur le calendrier vaccinal mis à jour chaque année.

En France, c'est le Comité technique des vaccinations, une composante du Haut Conseil de la santé publique, qui est chargé de donner un avis sur le calendrier vaccinal mis à jour chaque année.


Le calendrier des vaccinations, élaboré par le ministre en charge de la Santé d'après les avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), fait l'objet tous les ans d'une actualisation prenant en compte l'évolution des données épidémiologiques et le développement de nouveaux vaccins.

Les principales nouveautés du calendrier vaccinal 2014 sont résumées ci-dessous. 

La vaccination contre les infections invasives à méningocoque B n'est pas recommandée en population générale
Désormais, "La vaccination contre les IIM de sérogroupe B est recommandée pour des populations cibles dans le cadre de situations spécifiques notament épidémique et d'hyperendémie. Elle n'est pas recommandée pour les sujets contacts de cas sporadiques d'IIM B en sus de la chimioprophylaxie qui représente le moyen le plus efficace de prévention des cas secondaires."

Pour rappel, selon l'avis du HCSP du 25 octobre 2013 relatif à l'utilisation du vaccin BEXSERO, les personnes pour lesquelles la vaccination contre les IIM de sérogroupe B est recommandée sont :
  • les personnels des laboratoires de recherche travaillant spécifiquement sur le méningocoque ; 
  • les personnes porteuses d'un déficit en fraction terminale du complément ou qui reçoivent un traitement anti-C5A, notamment les personnes qui reçoivent un traitement par eculizumab (SOLIRIS) ; 
  • les personnes porteuses d'un déficit en properdine ; 
  • les personnes ayant une asplénie anatomique ou fonctionnelle ; 
  • les personnes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques.

Coqueluche : renforcer la vaccination des adultes dans le cadre du cocooning
La vaccination contre la coqueluche avait récemment fait l'objet d'un avis relatif à la vaccination des adultes dans le cadre du cocooning et dans le cadre professionnel. Celui-ci a été pris en compte dans le nouveau calendrier vaccinal qui recommande, chez l'adulte n'ayant pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des 5 dernières années, un rappel coquelucheux avec le vaccin quadrivalent dTcaPolio, à l'occasion du rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite fixé à l'âge de 25 ans.

Pour les personnes âgées de plus de 25 ans n'ayant pas reçu ce rappel, un rattrapage avec un vaccin dTcaPolio pourra être 
proposé jusqu'à l'âge de 39 ans révolus.

Prévention du tétanos : tout dépend du statut vaccinal du blessé
Concernant la prévention du tétanos, les recommandations de prise en charge des plaies en fonction du type de blessure ont été actualisées de la manière suivante :

 
 
 
Type de blessure Personne à jour de ses vaccinations* Personne non à jour
Mineure, "propre" Pas d'injection.
Préciser la date du prochain rappel
Administration immédiate d'une dose de vaccin contenant la valence tétanique***.
Proposer si nécessaire un programme de mise à jour et préciser la date du prochain rappel***.
Majeure** ou susceptible d'avoir été contaminée par des germes d'origine télurique Pas d'injection.
Préciser la date du prochain rappel
Dans un bras, immunoglobuline tétanique humaine 250 UI.
Dans l'autre bras, administration d'une dose de vaccin contenant la valence tétanique.
Proposer si nécessaire un programme de mise à jour et préciser la date du prochain rappel.
 
 
[*] Personnes âgées de moins de 65 ans ayant reçu une dose de vaccin contenant une valence tétanique depuis moins de vingt ans. Personnes âgées de 65 ans et plus ayant reçu une dose de vaccin contenant une valence tétanique depuis moins de dix ans. 
[**] Plaie majeure : plaie étendue, pénétrante, avec corps étranger ou traitée tardivement. 
[***] Outre la prévention immédiate du tétanos, l'administration d'anatoxine tétanique doit s'inscrire dans une optique de mise à jour du statut vaccinal de la personne concernée. Ainsi, l'utilisation d'un vaccin trivalent (dTPolio) voire tétravalent (dTcaPolio) devrait être préférée au vaccin tétanique monovalent. La personne vaccinée devra être informée de la nécessité éventuelle de compléter la mise à jour de ses vaccinations et de la date de son prochain rappel, en application des recommandations du calendrier vaccinal.


Hépatite B : cas particulier de la vaccination accélérée
Concernant l'hépatite B, un schéma de vaccination accélérée peut être proposé pour certains cas particuliers où l'obtention très rapide d'une protection est souhaitable (personnes en situation de départ imminent en zone d'endémie moyenne ou forte, personnes détenues, etc.). Ce schéma comporte, en primo-vaccination, l'administration de 3 doses en 21 jours (J0, J7, J21 pour le vaccin ENGERIX ou J0, J10, J21 pour le vaccin GENHEVAC B), suivies d'un rappel 12 mois après, indispensable pour assurer une protection au long cours.

Autour d'un cas de rougeole, comment protéger les enfants de 6 à 11 mois ? 
La vaccination contre la rougeole fait également l'objet d'une actualisation, basée sur l'avis du HCSP du 28 juin 2013.

Dans le cadre du plan d'élimination de cette maladie, l'actualisation du calendrier concerne les recommandations autour d'un cas de rougeole pour les enfants âgés de 6 à 11 mois : ils recevront une dose de vaccin monovalent dans les 72 heures suivant le contact présumé. Dans ce cas, l'enfant recevra par la suite 2 doses de vaccin trivalent suivant les recommandations du calendrier vaccinal : 1ère dose à l'âge de 12 mois, 2e dose entre 16 et 18 mois.

Les oreillons en collectivité : une recommandation spécifique
Les situations de cas groupés d'oreillons dans une collectivité (école, université, internat, caserne, club sportif, etc.) font par ailleurs l'objet d'une recommandation spécifique préconisant :
- la mise à jour du statut vaccinal à 2 doses de vaccin trivalent ROR ;
- de proposer systématiquement une 3e dose de vaccin trivalent ROR aux personnes en ayant déjà reçu 2 auparavant et dont la seconde a été administrée depuis plus de 10 ans. Le périmètre d'application de cette mesure pourra être déterminé localement en fonction des caractéristiques de la collectivité et des groupes de personnes affectées.

Papilloma virus : schéma vaccinal à 2 doses pour les jeunes filles de 11 à 13/14 ans
Enfin, conformément aux avis du HCSP de février 2014 pour le vaccin CERVARIX et de mars 2014 pour le vaccin GARDASIL, les schémas vaccinaux recommandés contre les infections à papilloma virus comportent désormais 2 doses au lieu de 3 pour les jeunes filles de 11 à 13 ans avec le vaccin quadrivalent (GARDASIL) et celles de 11 à 14 ans avec le vaccin bivalent (CERVARIX). Au delà, le schéma vaccinal à 3 doses s'applique jusqu'à l'âge de 19 ans révolus.

Vaccination des personnes immunodéprimées ou aspléniques : au cas par cas
Des recommandations vaccinales spécifiques aux personnes immunodéprimées et/ou aspléniques sont intégrées dans ce nouveau calendrier vaccinal. Elles sont présentées sous la forme d'un tableau qui croise les profils des patients avec les diffrents types de vaccins.

La rédaction du BEH précise que "De façon générale, les immunodéprimés ne doivent pas recevoir de vaccins vivants (viraux ou bactériens) en raison du risque de survenue de maladie infectieuse vaccinale. Cependant, ces vaccins peuvent être envisagés dans certaines situations et au cas par cas, après avoir confronté le risque de la vaccination d'une part, et le risque de la maladie infectieuse que l'on cherche à prévenir d'autre part. 
Les vaccins inactivés ou sous-unitaires peuvent être administrés sans risque. Cependant leur immunogénicité est souvent diminuée, justifiant dans certains cas des schémas de vaccination renforcés et, dans certaines situations, le dosage des anticorps sériques protecteurs quatre à six semaines après la vaccination. Les vaccins polyosidiques non conjugués (pneumocoque, méningocoque) sont peu immunogènes et leur efficacité diminuée chez ces patients doit faire préférer l'utilisation de vaccins polyosidiques conjugués.
La vaccination de l'entourage de ces patients, y compris du personnel soignant, est aussi importante car elle contribue à la protection de ces personnes.
"

Pour aller plus loin
Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2014, BEH 22 avril 2014
Vaccination contre les infections invasives à méningocoque B : actualisation du schéma vaccinal avec MENBVAC (VIDAL, 7 février 2014)
Vaccination par CERVARIX : les nouvelles recommandations du HCSP (VIDAL, 14 Mars 2014)
GARDASIL : les données de pharmacovigilance "ne remettent pas en cause le rapport bénéfice/risque favorable" (ANSM) (VIDAL, 11 avril 2014)
Stratégie vaccinale contre la coqueluche chez l'adulte : nouvelles recommandations du HCSP (VIDAL, 14 mars 2014)
Schémas vaccinaux accélérés contre l'hépatite B : les nouvelles recommandations du HCSP (VIDAL, 13 mars 2014)


 

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