
Les dépenses de santé liées au remboursement des médicaments ont diminué pour la première fois depuis 2002.
Une baisse de 180 millions d'euros des dépenses de remboursements
En 2012, les dépenses de remboursements de médicaments de ville ont enregistré une baisse de 0,8 %, représentant 22,66 milliards d'euros, contre 22,84 en 2011. Une baisse certes proportionnellement légère, mais qui contraste avec les augmentations régulières et importantes connues auparavant (voir le graphique récapitulatif ci-dessus).
Sur le seul champ des médicaments délivrés en officine, la baisse est encore plus notable (- 1,6 %).
Trois facteurs pour expliquer cette baisse, selon l'Assurance Maladie
Selon l'Assurance Maladie, la baisse de ces dépenses, après une quasi-stabilité en 2011, s'explique par 3 facteurs :
- Des baisses tarifaires significatives, qui ont généré "une économie de plus de 830 millions d'euros" (479 en 2011) ;
- Le renforcement du dispositif "tiers-payant contre génériques", qui explique l'augmentation importante du taux de substitution. Celui-ci atteignait 83,6 % fin 2012, contre 71,7 % en avril 2012 ;
- La baisse du volume des ventes de médicaments de 1,3 %. Cette baisse touche la majorité des classes thérapeutiques. Cette baisse est liée aux déremboursements de certains myorelaxants (tétrazepam, LUMIRELAX,) de l'HEXAQUINE, d'anti-ostéoporotiques (BONVIVA, DIDRONEL) et du VASTAREL , mais aussi aux "mesures d'accompagnement des professionnels de santé" ainsi qu'à "la mise en place de la rémunération sur objectifs de santé publique".
Une hausse des coûts des médicaments utilisés pour des pathologies lourdes et graves
La prescription, et donc le remboursement, de médicaments prescrits pour des pathologies lourdes et graves a augmenté de 421 millions d'euros.
Il s'agit en particulier d'augmentations de prescription d'INCIVO et de VICTRELIS pour l'hépatite C, d'HUMIRA et des autres anti-TNF alpha pour la polyarthrite rhumatoïde et la maladie de Cröhn, ainsi que de LUCENTIS, utilisé pour traiter la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Ce dernier médicament est devenu le premier médicament remboursé en France.
Les 10 médicaments les plus prescrits en montants
La générication de médicaments largement prescrits, comme TAHOR, INEXIUM et PLAVIX a entraîné de nombreuses évolutions par rapport à 2011 :
- LUCENTIS était donc le médicament ayant occasionné le remboursement le plus important (389 millions d'euros) en 2012 ;
- HUMIRA arrive en 2ème position (346 millions d'euros) ;
- CRESTOR, médicament hypolipémiant non génériqué (338 millions d'euros) ;
- SERETIDE, antiasthmatique très utilisé (290 millions d'euros) ;
- DOLIPRANE, antalgique à base de paracétamol le plus prisé des Français, dont les prescriptions sont en hausse depuis 2 ans, partiellement en raison du retrait du DI-ANTALVIC (276 millions d'euros) ;
- ENBREL, antirhumatismal spécifique (272 millions d'euros) ;
- TAHOR, hypolipémiant qui était en 1ère place en 2010 et 2011, génériqué en mai 2012, ce qui a entraîné une chute de près de 50 % des montants remboursés (242 millions d'euros) ;
- TRUVADA, antirétroviral (206 millions d'euros) ;
- LANTUS, analogue d'insuline à action prolongée (204 millions d'euros) ;
- ARANESP, érythropoïétine (176 millions d'euros).
La baisse des dépenses liées au remboursement des médicaments, constatée par l'Assurance Maladie en 2012, pourra-t-elle encore se poursuivre en 2013 ?
Jean-Philippe Rivière
Source : "Médicaments de ville : une baisse des dépenses inédite en 2012", point d'information de l'Assurance Maladie, 29 mai 2013
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