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Grippe : prolongation de la campagne de vaccination et premières données épidémiologiques

Les autorités françaises de santé ont décidé de prolonger la campagne vaccinale contre la grippe saisonnière d'un mois pour permettre aux sujets à risques non encore vaccinés de recevoir le vaccin. 

En pratique, les bons de prise en charge du vaccin antigrippal, envoyés en octobre aux assurés bénéficiant d'un remboursement à 100 %, sont valides jusqu'au 29 février, au lieu du 31 janvier prévu initialement.


Selon les estimations provisoires au 31 décembre 2015, le taux de vaccination antigrippal au sein de la population à risque s'élève à 47 %.

D'après les dernières données de l'Institut de veille sanitaire, l'incidence des syndromes grippaux reste stable, en-dessous du seuil épidémique. Cependant, plusieurs indicateurs ambulatoires et hospitaliers de l'épidémie grippale tendent à augmenter.
David Paitraud 21 janvier 2016 11 février 2016 Image d'une montre3 minutes icon 3 commentaires
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Les autorités de santé prolongent la campagne de vaccination anti-grippale
Le ministère de la Santé, l'Assurance Maladie et l'InVS (Institut de veille sanitaire) ont décidé de prolonger la campagne vaccinale contre la grippe saisonnière de 1 mois

Concrètement, les bons de prise en charge permettant un remboursement à 100 % du vaccin antigrippal restent valides jusqu'au 29 février 2016.

Ces bons ont été envoyés en octobre aux assurés sociaux présentant des facteurs de risque, c'est-à-dire :
  • les sujets de 65 ans et plus, 
  • les femmes enceintes, 
  • les personnes atteintes de pathologies chroniques,
  • les personnes obèses présentant un IMC (indice de masse corporelle) supérieur à 40,
  • l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois fragiles, 
  • et les professionnels de santé en contact régulier avec des sujets à risque de grippe grave.

Une couverture vaccinale des personnes à risques en légère progression par rapport à l'hiver dernier
Selon les estimations provisoires réalisées à partir des données de l'Assurance maladie (remboursement des vaccins), le taux de vaccination parmi les populations à risque s'élevait à 47 % au 31 décembre 2015. 

Le prolongement de la campagne vaccinale pour la grippe saisonnière pourrait permettre d'améliorer ce chiffre, qui reste faible au regard l'objectif de 75 % fixé par l'Assurance Maladie (voir notre article). 

Au cours de la saison précédente 2014/2015, le taux de vaccination dans cette population était de 46 %. 

Pas d'épidémie pour le moment, mais des indicateurs en légère augmentation
La décision de prolonger la campagne de vaccination tient compte du contexte épidémique actuel. 

Les données recueillies au cours de la semaine 2 (11 au 17 janvier 2016) montrent une activité grippale faible. L'incidence est stable (69/100 000 selon le Réseau Sentinelles) et reste en-dessous du seuil épidémique. 

Cette situation est observée dans l'ensemble des pays européens.

Certains indicateurs de l'activité grippale tendent cependant à augmenter en semaine 2, comme le nombre de consultations SOS médecins (3,2 %) ou le nombre de passages aux urgences (données du réseau Oscour) pour syndrome grippal (661, dont 41 hospitalisations).

Augmentation de la détection des virus grippaux
D'un point de vue virologique, les analyses ont détecté des virus grippaux lors d'un syndrome grippal.

En médecine ambulatoire, les analyses ont mis en évidence 41 virus de type B, dont 35 B /Victoria (souche non incluse dans le vaccin 2015 - 2016), ainsi que 24 virus grippaux de type A, dont 15 A(H1N1)pdm09 et 7 A(H3N2), deux virus qui entrent dans la composition des vaccins disponibles en France.

En milieu hospitalier, 302 virus grippaux ont été détectés : 55 % de type A et 45 % de type B.

La proportion de prélèvements positifs pour la grippe est en augmentation, passant de 10 % en semaine 1 à 18 % en semaine 2.

Le point sur les cas graves : 6 vaccinés sur 24
Depuis le 1er novembre 2015, 24 cas graves admis en réanimation ont été répertoriés, dont une majorité présentait des facteurs de risque. Deux patients de plus de 65 ans sont décédés. 

Sur ces 24 cas graves, seuls 6 étaient vaccinés. Le statut vaccinal n'était pas renseigné pour 5 d'entre eux.

Comment renforcer la vaccination anti-grippale des personnes à risques ?
S'il est encore trop tôt pour faire un bilan de la vaccination contre la grippe saisonnière 2015/2016, les données actuelles ne sont pas en faveur du sursaut espéré par les autorités françaises.

Pourtant, la campagne 2015/2016, portée par le slogan "Grippe : pour éviter l'hospitalisation, passez à la vaccination", avait été élaborée pour inverser la tendance observée depuis 2008 parmi les sujets à risque (notre article du 14 octobre 2015). L'allongement de la campagne vaccinale pourra-t-elle changer la donne ? Au-delà de cette saison, la concertation sur la vaccination annoncée par Marisol Touraine pour 2016 permetra-t-elle de mieux comprendre les freins à cette vaccination anti-grippale ? 

Pour aller plus loin
Prolongation de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, ministère de la Santé, InVS, Assurance maladie, 20 janvier 2016
Grippe - Bulletin hebdomadaire du 20 janvier 2016, InVS

Sur Vidal.fr
Vidal Reco "Grippe saisonnière
Vaccins : les mesures annoncées pour lutter contre la défiance et les ruptures de stock (janvier 2016)
Grippe : sensibilisation des médecins généralistes et du grand public pour renforcer la couverture vaccinale (14 octobre 2015)

Commentaires

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Anoujolie Il y a 8 ans 0 commentaire associé
Quitte à prendre quelque chose, je préfère encore prendre des sirops ou des gélules comme l'Oscillococcinum, déjà que je ne supporte pas la vue des aiguilles et que leur efficacité se voit remis en question, je préfère passer mon tour. Cela n'engage que moi, mais peut-être que d'autres sont du même avis ?
jeannin21 Il y a 8 ans 1 commentaire associé
"Seuls 6 étaient vaccinés" sur 24 cas graves : Preuve que le vaccin n'est pas efficace ! L'on nous met en avant que deux patients de 65 ans sont dcd depuis le 1er nov. 2015 pour nous faire peur afin que nous nous fassions vacciner ! Mais on n'est pas bête à ce point et voyons bien que ce n'est qu'une façon de faire gagner de l'argent aux labos, Ah là la Sécurité Sociale rembourse alors que les médicaments efficaces pour l'arthrose ne le sont plus !!! C'est honteux de vanter ces vaccins contenant de l'aluminium très nocif à la santé !!!
Modérateur Médecine générale Il y a 8 ans 0 commentaire associé
Bonsoir, C'est un peu plus compliqué que cela : les cas graves avaient d'autres maladies ("une majorité présentait des facteurs de risque"), donc l'analyse n'est pas simple. Et sur les 24 cas graves, 6 étaient vaccinés, donc 18 ne l'étaient pas, alors qu'environ 1 personne sur 2 s'est vaccinée. Il y a donc moins de personnes vaccinées avec un cas grave, proportionnellement, que non vaccinée. Mais de toute façon ces chiffres ne signifient pas grand chose, l'épidémie n'a pas encore vraiment débuté. Et la vaccination a montré un intérêt, certes modéré, chez les personnes à risques, pas pour toute la population. Quant à l'aluminium, toutes les études scientifiques effectuées n'ont pas montré de risques particulier lié à l'aluminium des vaccins, comme nous l'avons rappelé dans cet article eurekasante.vidal.fr
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