#Santé

Applications mobiles de santé : comment s’y retrouver ? Lesquelles utiliser ou conseiller ?

Les médecins comme les patients surfent de plus en plus sur le web santé à partir de smartphones ou de tablettes.
Pour accompagner cet usage, les applications santé se multiplient, de la simple calculette virtuelle à la base de données médicamenteuses mobile, en passant par de complexes outils ludo-éducatifs.
Pour aider les professionnels de santé, comme le grand public, à distinguer les plus pertinentes, la société dmd Santé lance dmdpost.com, une plate-forme d’évaluation associant médecins et patients.
21 mai 2013 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Environ 7 millions de Français utilisent leur smartphone et/ou leur tablette pour leur santé.

Environ 7 millions de Français utilisent leur smartphone et/ou leur tablette pour leur santé.


Applications mobile santé : de quoi parle-t-on ?
"Il existe actuellement environ 100 000 applications santé disponibles dans le monde ! Environ 800 sont en français", a précisé le Dr Guillaume Marchand, président et co-fondateur de dmd Santé lors d'une conférence de presse présentant de cette société. Chaque jour, de nouvelles applications sont mises en ligne sur les différents magasins virtuels ("stores"), comme Google Play ou App Store.

Côté grand public, beaucoup d'applications concernent l'alimentation (compteur de calories, calcul du BMI, alimentation et grossesse, etc.) et l'activité physique (podomètre, gymnastique, yoga ou entraînement "cardio" avec enseignement vidéo des gestes,  etc).
D'autres permettent de délivrer des conseils santé (conseils pour arrêter de fumer, prévention santé, gestion des urgences, santé en voyage, par exemple avec l'appli Vidal du voyageur, etc.) ou de gérer sa santé au quotidien : automesure tensionnelle, suivi glycémique, calendrier des règles, calcul du risque cardiovasculaire, analyse du sommeil, etc.

Côté médecins, des bases de données médicamenteuses, comme celle de Vidal mobile, font partie des applications les plus téléchargées. Les professionnels de santé peuvent également télécharger des applications d'anatomie, de calculs de scores (anesthésie, néphrologie, etc.), de calculs de risques (suicide, dénutrition, dépendance, etc.), de cas cliniques, ou encore simulant une technique médicale (exemple : intubation).

Applications mobile santé : qui sont les utilisateurs ?
Environ 1 Français sur 2 (49 %) surfe sur le web santé, avec un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Parmi ces utilisateurs, 22 % utilisent un smartphone et/ou 13 % se servent d'une tablette, selon l'étude "A la recherche du ePatient" d'avril 2013 (Patients & Web, LauMa communication, TNS Sofres et Doctissimo). Il y aurait donc environ 7 millions de "mobinautes santé" en France.

Ces mobinautes santé français ont majoritairement moins de 35 ans (53%), sont plutôt parisiens (49%) et bénéficient de revenus plus aisés que la moyenne. Environ 1 mobinaute santé sur 5 (22%) a déjà téléchargé une ou plusieurs applications mobile santé (2,3 applications en moyenne par mobinaute santé).

Près d'un tiers de ces mobinautes santé ont une maladie chronique (32 %), toujours selon la même étude. Et près de 30 % des mobinautes santé chroniques ont déjà téléchargé au moins une app santé.

La santé mobile est de plus un phénomène destiné a priori à s'amplifier : 70 % des internautes santé atteints d'une maladie chronique seraient prêts à utiliser une application mobile s'ils disposaient d'un smartphone ou d'une tablette, selon l'étude TNS Sofrès précitée.

Du côté des médecins, plus d'un médecin utilisateur de smartphone sur deux (53%) dispose d'applications médicales, selon le baromètre Vidal 2012 sur les médecins utilisateurs de smartphone en France.

Un besoin d'évaluation, voire de labellisation par des professionnels ?
Les stores regorgent d'applications "compteur de calories", "sevrage tabagique",  "suivi cardiaque", "base de médicaments" ou encore "anatomie du corps humain". Certes, beaucoup sont commentées et notées par les utilisateurs directement sur les stores, mais ces avis sont-ils sincères ? Lorsqu'ils se comptent par centaines, positifs et négatifs, comment se faire une idée ?

Parmi les 70% de mobinautes n'ayant pas encore téléchargé d'application santé, plus de 1 sur 2 seraient prêts à le faire si les apps étaient évaluées (51,55%) ou labellisées (50,52%) par des professionnels.

Si ces applications étaient certifiées par les pouvoirs publics (à l'instar de la certification HAS-HON de 857 sites santé français), 40 % des mobinautes choisiraient d'en télécharger.

Dmdpost.com : première plateforme d'évaluation, recommandation et labellisation de la santé mobile
Pour tenter de répondre à ce besoin d'évaluation, les fondateurs de la société dmd Santé, les Drs Guillaume Marchand et Nicolas Lafferre, ont mis en ligne le 13 mai 2013 le site dmdpost.com. Ce site, destiné aux professionnels de santé comme au grand public, propose l'évaluation des applications de santé mobile en français,  notées sur 20.

Ces évaluations sont basées sur des critères objectifs (stabilité et fiabilité technologique, prix, etc.) et subjectifs (ergonomie, intérêt, rapport qualité/prix, etc.).

Les évaluations des apps destinées aux médecins sont effectuées par 4 à 5 professionnels de santé indépendants (pas de lien d'intérêt avec un éditeur ou développeur d'applications) et non rémunérés. Idem pour les évaluations des apps grand public, effectuées par des patients non rémunérés et sans lien avec l'éditeur.

Une veille quotidienne, "pour les nouveautés, mais aussi pour repérer les nouvelles versions des apps déjà évaluées", a également été mise en place, précise le Dr Marchand. Par ailleurs, chaque année, dmd Santé labellisera des applications parmi celles qui ont obtenu une note supérieure ou égale à 16.

En conclusion…
La santé mobile, ou "msanté", est devenue une réalité en France avec l'explosion des ventes de smartphones et de tablettes. … et d'applications santé. "la msanté est une chance pour la santé publique", avance le Dr Guillaume Marchand, "mais il ne faut pas promouvoir n'importe quoi".

La plateforme d'évaluation proposée par dmd Santé permettra-t-elle aux utilisateurs, pro ou non, de mieux s'y retrouver dans la jungle foisonnante et grandissante de ces applications ? Cette initiative, et d'autres à venir, pourquoi pas publiques, permettront-elles bientôt aux médecins de truffer leur smartphone ou leur tablette d'apps professionnelles "de confiance" ? Voire, pourquoi pas, de conseiller régulièrement à leurs patients, en particulier chroniques, des apps santé bien pensées et utiles au quotidien ?

Jean-Philippe Rivière

Sources et ressources complémentaires :
- Conférence de presse dmd Santé, Lauma Communication, 17 mai 2013
- Étude "A la recherche du ePatient", Patients & Web, LauMa communication, TNS Sofres, Doctissimo, avril 2013
- "Premier baromètre sur les médecins utilisateurs d'un Smartphone", communiqué de presse de Vidal, 15 mars 2012
- "Qu'est-ce que la certification HAS HON ?", http://www.hon.ch
Sources

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